Midi Olympique

L’ART DE SE FAIRE PEUR

DANS UNE RENCONTRE QU’ILS MAÎTRISAIE­NT PLEINEMENT, LES BASQUES SE SONT MIS EN DANGER. ET CE N’EST PAS LA PREMIÈRE FOIS.

- Par Pablo ORDAS

Il régnait vendredi soir une atmosphère étrange quelques instants après le coup de sifflet final. Une de celles où l’on se demande si le vainqueur, sur le terrain, est bel et bien celui inscrit sur le tableau d’affichage. Cinq minutes plus tôt, Jack Isaac, du bord de la pelouse, apparaissa­it le regard bien pensif sur l’écran géant du stade. Le manager rouge et blanc se demandait sûrement comment ses joueurs pouvaient se retrouver avec tant de difficulté­s à ce moment du match, en ayant autant dominé le premier acte. Après avoir mené 25-3 à la pause, ils ont perdu, minute après minute, le fil du match et se sont offert une belle frayeur. Et ce n’est pas la première fois que ça arrive. Alors à quoi sont dus ces passages à vide ? « Sur le moment, on ne se dit pas « c’est fait, le match est gagné, on va jouer tranquille ». Il y a eu un relâchemen­t, des petits détails et peut-être un peu d’indiscipli­ne qui a remis Aurillac dans le match », analysait le trois-quarts centre Théo Dachary après la rencontre. « Il faut qu’on règle ça tout de suite. À chaque fois, on lâche un peu pendant dix minutes en deuxième mi-temps et on laisse l’équipe en face revenir dans le match. C’est dur parce qu’on se met la pression tout seuls », pestait le deuxième ligne Edwin Hewitt.

PRIVÉS DE BALLONS

Pour expliquer les raisons de ce BO à deux visages, un constat sautait toutefois aux yeux. Les Biarrots ont été littéralem­ent privés de ballon en seconde période, et n’ont donc pas pu lancer la moindre offensive. La conquête en touche défaillant­e (cinq ballons perdus dont trois en dix minutes en seconde période) n’a pas permis aux Rouge et Blanc de disposer de munitions propres afin de mettre en place leur système offensif. Un constat d’autant plus rageant que les Biarrots, pendant les quarante premières minutes, avaient proposé un jeu offensif et plaisant. « J’ai vu quarante minutes de bon rugby soulignait Jack Isaac. Si on a des ambitions d’aller plus loin, il faut qu’on soit capables de faire ça deux fois. Est-ce que c’est mental ? C’est un travail qu’il faut faire dans la maturité parce que ce n’est pas un problème physique. » Des questions auxquelles le staff biarrot va chercher à répondre pendant cette semaine de trêve. Car même si l’essentiel — les quatre points de la victoire — est acquis, que la défense près de leur ligne d’enbut ou la mêlée fut plutôt bonne vendredi, les Rouge et Blanc, s’ils souhaitent jouer les premiers rôles dans ce championna­t, ne pourront pas se permettre longtemps ces matchs à deux visages.

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