Midi Olympique

ET SI C’ÉTAIT L’HEURE ?

VINGT-DEUX ANS APRÈS LEUR DERNIER TITRE, LES SURGÉRIENS RAGAILLARD­IS POURRAIENT SE GUÉRIR D’UNE LONGUE PÉRIODE DE FRUSTRATIO­N.

- Par Gérard PIFFETEAU

Àchacun son rêve. À Surgères, le rugby n’élabore pas des idées de grandeur mais pour n’avoir jamais pu s’arrimer durablemen­t au socle de la Fédérale 2 pourtant atteinte trois fois depuis 1957, malgré, notamment, un titre de champion de France de F3 en 97, les Surgériens piaffent un peu d’impatience. Autrefois, ils ont connu le Groupe B national, au temps où une grosse entreprise locale aujourd’hui disparue apportait du charbon dans la machine. Dans sa sixième année de présidence, Christophe Richetta doit faire autrement pour entretenir l’ambition d’un club d’une ville de 6 500 habitants tributaire de la perte de ses enfants lorsqu’ils partent suivre des études supérieure­s. Heureuseme­nt, l’organisati­on mise en place depuis l’école de rugby et prolongée aujourd’hui au niveau des cadets et juniors par Mickaël Fumeron, porte ses fruits. Dans le droit fil de cette politique, la question que se pose aujourd’hui Christophe Richetta tient à un constat : « Nos joueurs sont en capacité de jouer à un niveau supérieur, il ne faut pas que nous ayons à recruter 15 éléments car étoffer le budget c’est complexe. Nous l’avons fait par le passé mais c’est sans garantie. Si nous devions monter ce serait une autre réflexion et des questionne­ments, mais nous ne refuserion­s pas. Cependant, grâce à nos bons résultats actuels de nouvelles adhésions sont possibles. Surgères est une terre de rugby, les gens aiment ce sport. » Les acteurs du terrain ressentent l’intérêt qu’ils suscitent, un peu à l’image de leur ailier et capitaine Jonathan Dako, 39 ans. Le président dit de lui : « C’est un compétiteu­r, il est attachant, sérieux et drôle et cela déteint sur nos jeunes. » Et le coach Cédric Savignat complète la présentati­on : « il est le plus frais du groupe et humainemen­t c’est un type bien. »

IMPOSER SES QUALITÉS

En début de saison, le président et les coachs Cédric Savignat et Jérémy Verbois en poste depuis deux ans ont dressé un bilan de leur potentiel et de ses faiblesses. Pour y remédier, trois joueurs notamment ont été recrutés : l’arrière Romain Chauvet, le numéro 8 Pierre Barrat et Brian Dimeck. Le trio a renforcé de son expérience et de ses qualités une ossature qui avait été conservée et à laquelle a été greffé un arrivage massif d’anciens du club et de joueurs des environs. De fait, l’équipe B est devenue solide et l’émulation joue son rôle de stimulant. Cédric Savignat ne s’en plaint surtout pas : « Cinq joueurs recrutés sont des plus-values et le fait d’être resté sur les acquis de la saison dernière nous permet d’avoir un peu d’avance sur certains concurrent­s. » Le début de saison en témoigne et cette dynamique trouve l’une de ses sources dans un projet de jeu clairement énoncé. Cette philosophi­e, Cédric Savignat veut la conserver : « Nous travaillon­s beaucoup sur le déplacemen­t des joueurs parce que la saison dernière nous n’avions pas de jeu au pied. Ce n’est plus le cas avec l’arrivée en provenance de Niort de Romain Chauvet, mais nous conservons nos principes sur le volume. Désormais nous voulons imposer aux autres, avec nos qualités, c’est notre cheval de bataille. Miser sur la vitesse pour jouer là où il n’y a pas de défenseur. L’objectif est de marquer des essais mais il y a sur le terrain plusieurs options possibles. » Le staff est persuadé d’avoir dans son collectif des joueurs qui possèdent un gros potentiel et qui n’en sont pas conscients parce qu’ils n’ont connu que la Fédérale 3. Demain, ils pourraient découvrir un nouvel horizon à leur taille.

 ?? La belle allure du capitaine John Dako. Son coéquipier Mathieu Giraud fait l’effort de participer. ?? Photo Jean-Jacques Fontaine.
La belle allure du capitaine John Dako. Son coéquipier Mathieu Giraud fait l’effort de participer. Photo Jean-Jacques Fontaine.

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