MESTRE JACQUES
Professeur de droit privé, doyen honoraire de la Faculté de droit d’AixMarseille, auteur d’ouvrages de référence en matière de droit des contrats et de l’entreprise et, depuis quelques mois, président de l’Association Française des Docteurs en Droit, Jacques Mestre est une sommité, une référence absolue dans son domaine. Il est aussi, ce que l’on sait moins, un passionné de rugby de la première heure ses premiers émois remontent à 1958 - fervent supporter du Castres olympique, ami de Pierre-Yves Revol, comme d’ailleurs de Lucien Simon, son presque voisin - ancien président d’Aix, aujourd’hui acteur majeur de la Ligue.
J’ai eu le privilège de le rencontrer à deux reprises pour des échanges à bâtons rompus : à Gruissan, tout d’abord, à l’occasion de l’anniversaire de Pierre-Yves Revol justement, puis à Paris, l’autre semaine, dans un restaurant des ChampsÉlysées où il eut la bonté de m’accorder quelques instants dans un emploi du temps que l’on devine minuté. Il m’y fit part de sa joie de pouvoir s’exprimer sur ce jeu qui lui a tant apporté, espérant de la sorte lui rendre -bien modestement, m’assurait-il- un peu de ce qu’il lui a emprunté. C’est moi, bien sûr, qui le remercie de porter sur ce jeu un regard à la marge, un peu distancié, assez différent je dois dire des paroles convenues proférées ici ou là, mais brûlant de vérité.
Je ne sais pas si les dirigeants en charge de ce sport en tireront un quelconque bénéfice, ni s’ils pourraient l’inviter, demain, à pénétrer leurs arcanes, mais reste persuadé que c’est avec des hommes de cette eau que notre rugby, dont nul ne saurait nier l’état de crise, pourrait sortir de l’ornière où il s’est malencontreusement fourvoyé.
L’auteur du « Le meilleur est Avenir », s’il continue d’y faire profession d’optimisme, n’en élude pas, on le verra, les zones qui ombrent ce sport. Ce Provençal d’adoption, qui a élu domicile à Aix-en-Provence, tient peut-être de Giono que, même si tout semble perdu, tout est encore à gagner, comme il semble trouver du réconfort dans les actions humanitaires qu’il développe, avec sa femme, un peu partout dans le monde et auquel le rugby est toujours associé. ■