Guirado et Serin vers Montpellier
RELÉGUÉ, ANNECY ET SES VOISINS ONT CRÉÉ UNE ÉQUIPE DE BASSIN EN JEUNE. À CÔTÉ DE LA LOCOMOTIVE EN DIFFICULTÉS FINANCIÈRES, ANNECY-LE-VIEUX (PROMOTION HONNEUR) AFFICHE SES AMBITIONS ET VISE LA FÉDÉRALE À MOYEN TERME. POUR L’INSTANT, LES DEUX CLUBS SONT INV
C’est bien connu : l’important, ce n’est pas la chute, mais l’atterrissage. Celui de l’US Annecy était aussi imprévisible que le rebond d’un ballon. En difficulté financière, le club a été relégué en Fédérale 3. Avant un programme copieux - à Renages hier, puis à Saint-Marcellin, Montélimar et au Teil - les Haut-Savoyards n’ont pas raté leurs débuts en réalisant un sans-faute. « Nous ne sommes pas l’ogre annécien et souvent les gens sont surpris par le gabarit des joueurs quand on descend du bus, sourit Alexandre Cuzzit, resté sur le banc et qui a connu les montagnes russes. Maintenant, en tant que leader, nous sommes l’équipe à battre. Aux joueurs de se donner les moyens de garder ce statut. » Ce faisant, ils faciliteraient la tâche des dirigeants. Les premiers bons résultats ont été accueillis favorablement autour du lac. Avec une dette estimée à 200 000 euros, montant présumé du prêt, dont l’ancien président, Dominique Rollin s’était porté garant, on doit se serrer la ceinture en coulisses, et tous les signaux positifs sont les bienvenus. « Nos partenaires historiques ont revu logiquement leur participation à la baisse mais ils sont tous restés, se réjouit le nouveau président, Pierre-Étienne Flanquart. Et on sent un engouement depuis la rentrée. »
L’autre nouveauté de la rentrée est la création du BAAR — Bassin Annecy Aravis Rugby, rassemblement en moins de 14, moins de 16 et moins de 18 ans, des clubs d’Annecy (Fédérale 3), Annecy-le-Vieux, Meythet et Thônes. Un sacré progrès quand les dirigeants d’Annecy et Annecy-le-Vieux, deux villes distantes de quatre kilomètres, avaient tendance à se regarder en chiens de faïence depuis longtemps avant un réchauffement ces dernières années. Cela pose forcément la question de l’évolution du rugby sur les bords du lac. D’autant que le président d’Annecy-le-Vieux, Pierre Portier, est accompagné depuis l’intersaison d’Olivier Ivangine, P.-D.G. de Vinatis, et candidat malheureux à la reprise de la présidence de l’US Annecy pendant l’hiver. Alors concurrent ou associé les deux Annecy ? « Il y a de
la place pour tout le monde, tranche Pierre
Portier. Ce serait préjudiciable qu’une structure disparaisse. Nous souhaitons collaborer au développement du rugby sur le bassin, mais nous entendons être respectés. » Pour l’instant, le respect est mutuel. Olivier Ivangine n’assure ne pas avoir gardé rancune du rejet de son projet. « J’ai été évidemment déçu, reconnaît-il. Les dirigeants de l’US bossent bien, se battent et sont sur la bonne voie. Il n’y a pas de rivalité. » Invaincu en Promotion Honneur (trois victoires), le RCAV est encore loin de l’Honneur et de la Fédérale 3, son objectif dans les cinq ans. Mais il pourrait bientôt y avoir télescopage. Et la plupart des acteurs s’accordent sur un point : à moyen terme, pour avoir une équipe ambitieuse sur les bords du lac, cela passera par l’union de toutes les forces. Coincés entre le Servette Genève, au nord, aux moyens surdimensionnés, et Chambéry, au sud, il n’y aura pas trop d’autre choix. À l’image de la lutte contre le changement climatique, qui assèche le lac, à son plus bas niveau depuis soixantedix ans, la question est de savoir combien de temps il faudra pour changer les mentalités et agir pour le bien commun…