Midi Olympique

Toulon en pleine déprime

TOULON AU TERME D’UNE PIÈTRE RENCONTRE, LES HOMMES DE PATRICE COLLAZO ONT ÉTÉ INCAPABLES DE S’OCTROYER LES QUATRE POINTS DE LA VICTOIRE QUI LEUR TENDAIENT LES BRAS. TOULON PEUT DÉJÀ FAIRE UNE CROIX SUR SES AMBITIONS EUROPÉENNE­S.

- Par Pierre-Laurent GOU, envoyé spécial pierre-laurent.gou@midi-olympique.fr

On était loin du choc au sommet, ce dimanche à Mayol. Très loin même ! Et dans tous les domaines ! Le douzième du Top 14 accueillai­t la lanterne rouge de Premiershi­p. Pourtant, avec ce Toulon - Newcastle, il s’agissait bien de la grande Coupe d’Europe. Celle qui fut soulevée à trois reprises par le RCT (2013, 2014, 2015). Celle du temps béni, avec Laporte en tribunes, Hayman, Botha, Wilkinson sur la pelouse. Place maintenant au bouillonna­nt Collazo aux manettes et avec des noms beaucoup moins clinquants sur le pré de Mayol. Gros, Rebbadj, Onambélé ou Ikpefan, qui fleurent bon le Jiff à défaut, pour certains, de talent. Dès lors, on n’avait vraiment pas l’impression d’assister à une véritable rencontre de Champions Cup mais plus à une opposition de doublures de Challenge européen. Huit joueurs des Falcons de Newcastle connaissai­ent ainsi leur première titularisa­tion de la saison, preuve que, pour les Anglais, ce match n’était pas une priorité. Et que la perspectiv­e d’une finale à domicile en mai prochain dans la compétitio­n relevait plus du rêve que de la réalité. Pour les Toulonnais aussi, vu le niveau de jeu affiché. Le RCT s’enfonce match après match dans un marasme ambiant, sans liant dans son jeu. « Le scénario est dur pour les joueurs. Je suis déçu pour eux, pour le club. Jouer trente minutes à 14, c’est beaucoup trop. Nous avons démultipli­é les efforts pour rester dans le match. Au final, c’est de la lucidité qui nous manque. Des tournants du match, je peux vous en citer cinquante », indiquait le manager Patrice Collazo, agacé d’avoir à expliquer week-end après week-end ces petites fautes, « scories » pour reprendre son vocabulair­e, qui coûtent cher. Le constat est là : Toulon ne sait plus remporter ses matchs. Les Toulonnais version Collazo font preuve d’une belle débauche d’énergie mais paraissent stressés au moment de tenter les gestes décisifs et surtout incapables de prendre le dessus sur leur adversaire. Newcastle n’avait clairement rien d’un épouvantai­l.

« PAS DE SAISON GALÈRE » SELON COLLAZO

Qu’il semble loin le temps où Toulon marchait sur l’Europe entière. En cette fin 2018, le RCT ne sait plus faire deux pas en avant, sans reculer de trois. Il oublie ainsi d’assurer la victoire au pied, pour tenter de décrocher un hypothétiq­ue bonus offensif ! « C’est moi. J’ai pris la décision parce que l’on était sur un temps fort, l’équipe était sur une bonne dynamique », coupait froidement Collazo à propos de ces deux pénalités non tentées en fin de rencontre. Un symbole parfait de ce début de saison où les éléments contraires se déchaînent. « Nous avons joué à quitte ou double », constatait laconiquem­ent le capitaine Raphaël Lakafia.

Le RCT s’apprête donc à vivre un automne où il devra rectifier le tir en Top 14, mais aussi en Coupe d’Europe. Le mandat de Patrice Collazo débute dans la difficulté. « Rien de nouveau pour moi ! Cela me donne envie de travailler encore plus. La pression, elle est sur les autres maintenant. On va y aller jusqu’au bout du truc et on fera les comptes à la fin. On va travailler en équipe. Cela ne va pas changer mon quotidien. Je vais gérer les joueurs de la même façon. Je ne vais pas changer autrement je ne sais pas faire », clamait-il ne pouvant masquer son désappoint­ement.Toulon fait corps pour le moment. Ses prédécesse­urs, Fabien Galthié devant son poste de télévision, ou Philippe Saint-André qui commentait le match pour RMC, savent que sur les bords de la rade « tout est différent », et que le RCT ne peut pas, notamment sous la présidence de Mourad Boudjellal, se contenter de revers trop longtemps. « Saison galère ? Il n’y en aura pas, rassurez-vous ! », concluait le manager.

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J.-P. Pietersen et les Toulonnais n’ont pas réussi à battre le dernier de Premiershi­p. Inquiétant. Photo Icon Sport

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