Midi Olympique

« ON VA APPELER ÇA UNE MÉDARD »

IL NE RESTAIT QUE QUATRE MINUTES QUAND MAXIME MÉDARD, AU PRIX D’UN RETOUR INESPÉRÉ DANS SON EN-BUT, A RÉALISÉ UN GESTE DÉFENSIF INCROYABLE. VOILÀ COMMENT LES ACTEURS L’ONT VÉCU…

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Et si c’était le destin européen du Stade toulousain qui avait basculé à la 76e minute de cette rencontre inaugurale ? Il est évidemment trop tôt pour l’écrire mais s’il doit rester une image de cette victoire à Bath, elle est là. Tant par l’aspect décisif du sauvetage de Maxime Médard sur le résultat final que par le symbole qu’il revêt. Lequel fait écho au fameux retour défensif de Vincent Clerc sur le Castrais Max Evans en demi-finale du Top 14 en 2012, quand le néo-retraité avait retourné l’Écossais dans l’en-but pour l’empêcher de marquer. « Jusque-là, on appelait ça une Vincent Clerc, on pourra appeler ça une Maxime Médard maintenant », se marre William Servat. Cette fois, et alors que Freddie Burns pénétrait dans l’en-but stadiste en célébrant déjà son essai, Médard a surgi pour lui taper sur le bras et lui faire échapper le ballon. Un dénouement aussi improbable qu’inattendu. Finalement, le seul à y croire, c’était le principal intéressé, qui raconte : « Je suis sur mon aile, je vois que le joueur perce et j’ai l’impression qu’il est déjà content. Trop rapidement. Puis, quand je reviens, je sens qu’il ne me voit pas, donc je poursuis sans vraiment savoir ce que je vais faire, si je peux intercepte­r ou taper dans le ballon. Petit à petit, je me rends compte qu’il ne me voit toujours pas du tout. » C’est alors que s’est produit l’invraisemb­lable. « Même moi, j’étais surpris sur le coup, avoue l’ailier internatio­nal. Je me suis dit : « Mais ce n’est pas possible, c’est pas vrai. » Finalement, ça l’était ! »

KOLBE : « IL NOUS A SAUVÉS »

L’ailier Cheslin Kolbe, aux premières loges, livre sa version des faits : « J’étais derrière et je regardais Burns aller marquer quand, l’instant d’après, j’ai vu Max arriver de nulle part. » Idem sur le banc, où se trouvait Sébastien Bezy, qui avait cédé sa place : « J’étais au bord du terrain. On regardait le joueur aplatir et là, on voit Max débarquer hyper vite, lui taper sur la main… Et en-avant ! » Kolbe apprécie : « Merci beaucoup à Max car il nous a sauvés. » Effectivem­ent, sans cette exceptionn­elle inspiratio­n, le Stade toulousain se serait sûrement incliné en terres anglaises.

À compter de là, il n’en était pourtant plus question. Tel que l’affirme Bezy : « Je me suis dit : « C’est bon, on a la chance avec nous aujourd’hui. » Même s’il restait quatre ou cinq minutes, on savait que ça allait passer. » Certes, la réussite était avec les hommes de Sonnes et Mola dans les ultimes minutes. Pour autant, il convient de souligner que le sauvetage de Médard n’est pas le simple fruit du hasard. Lui en témoigne : « À l’entraîneme­nt, on bosse l’esprit de compétiteu­r, en ne lâchant rien dans les petits exercices. C’est mon tempéramen­t, mais c’est celui de tous les joueurs aussi. Cela tombe sur moi mais ça aurait pu être quelqu’un d’autre. » Et cette pugnacité fut récompensé­e. Comme la prestation des Rouge et Noir, solides, audacieux et cohérents pour leur entrée dans la compétitio­n. La conclusion pour Servat, encore en référence au geste du week-end : « Il y a la chance, c’est sûr, mais si Max n’y croit pas et ne va pas jusqu’au bout, il y a essai. Alors c’est également le courage et l’abnégation de notre équipe qui ont payé. »

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