Midi Olympique

TROIS MINUTES EN ENFER

ENTRÉ EN JEU À LA 77e POUR SON BAPTÊME AVEC CASTRES, LE PILIER TONGUIEN A VÉCU UN CAUCHEMAR EN ACCÉLÉRÉ. EXPLICATIO­NS.

- J. Fa.

Pour la première fois de la saison, le nom de Tapu Falatea, débarqué de Narbonne cet été, était inscrit sur une feuille de match castraise. Le Tonguien de 29 ans a dû attendre la 77e minute pour voir Christophe Urios lui faire signe de descendre de la tribune où se trouvaient alors les remplaçant­s. Quelques secondes plus tard, il pénétrait sur la pelouse du Kingsholm Stadium, en lieu et place de Tudor Stroe, pour vivre un instant décisif. Sacré baptême ! Les Tarnais, dans un final inespéré, bénéficiai­ent d’une touche à cinq mètres de l’en-but anglais. Un essai et la victoire -ou au moins le nul- était au bout… Mais le pilier gauche était loin d’imaginer l’enfer qu’il allait vivre. C’est lui, sur une charge au près, qui échappait son premier ballon, permettant au public anglais d’exulter. Un regret sur ce coaching infructueu­x ? « Je l’ai fait entrer, en même temps que Caballero pour la touche, car je pensais qu’il allait nous faire gagner le match, répond Christophe Urios. C’est quelqu’un de très fort avec le ballon, sur les pick and go. Lorsqu’il est proche des lignes, il est tellement costaud qu’il est dur à arrêter. » Puis de répéter : « Quand j’ai coaché (sic), il me semblait que c’était la chose à faire. » Il n’avait évidemment pas prévu de le voir commettre cette maladresse au contact. Et difficile de ne pas déceler une référence à l’action lorsque le technicien, au coeur de son analyse globale de la rencontre, a lâché : « On a eu la balle de match et on aurait dû marquer en étant plus patient et plus précis. »

BABILLOT : « LUI OU UN AUTRE, C’EST PAREIL »

L’autre problème ? C’est que le cauchemar de Falatea, en version accéléré, n’avait pas encore pris fin. Car, dans la foulée de son en-avant, c’est encore lui qui était pénalisé sur la mêlée fermée, dominé par Ciaran Knight, un droitier de 20 ans dont c’était aussi le dépucelage en Champions Cup et qui comptabili­se, en tout et pour tout 101 minutes de Premiershi­p. Les images passant sur les écrans géants du stade ne laissaient d’ailleurs aucune place au doute concernant la faute du Tonguien, coupable d’être passé sous son adversaire direct. Terrible affront. Ce qui faisait dire à Urios, de manière laconique : «Malheureus­ement, derrière son en-avant, il a été sanctionné en mêlée, donc il n’a pas été très heureux. » Les joueurs de Gloucester pouvaient dès lors se dégager et conserver leur ultime possession de balle pour s’offrir un succès inaugural dans la compétitio­n. En regagnant les vestiaires, l’infortuné Falatea a dû se sentir fautif. Urios lui a-t-il glissé un mot ? Pas à chaud : « Non, je ne lui ai rien dit. » Cela ne servait sûrement pas à grand-chose, surtout qu’il n’est pas le seul Castrais à avoir commis des erreurs ce dimanche. Le capitaine Mathieu Babillot sur un registre similaire : « Que ce soit lui ou un autre, c’est pareil. Nous sommes une équipe, tous dans le même bateau. Donc je ne pointe personne du doigt. Si nous avions été meilleurs, la rencontre aurait été gagnée ailleurs. » Et Urios de conclure : « C’était son premier match avec nous, ce n’est pas facile. » À charge de revanche.

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