Midi Olympique

C’EST LE TANGO DE MASSYPALAI­SEAU

APRES SEPT ÉCHECS CONSÉCUTIF­S, LES ESSONNIENS ONT DÉCROCHÉ LEUR PREMIER SUCCÈS. CONTRE UN CADOR, QUI PLUS EST.

- Par Guillaume CYPRIEN

Sept pas en arrière, un pas en avant. Et quel sera le prochain mouvement ? La trajectoir­e de cette équipe de Massy a pris un tour bien singulier depuis vendredi soir et ce succès formidable, mettant fin à cette disette insupporta­ble de sept revers mortifères. On peut donc se laisser couler, porter seul tout au fond du classement le bonnet d’âne, et se farcir un leader de la trempe de Brive par un soir de transfigur­ation. Jordi Pleindoux, l’ancien capitaine d’Aubenas, qui à Massy n’était jamais parvenu à imposer son style de façon incontourn­able, s’est porté de manière spectacula­ire à la pointe de ce combat, en fer de lance bravache. Setareki Bituniyta, ailier fantasque et impayable, montrant sa joie narquoise par son plongeon démesuré sur son essai comme s’il sautait du dix mètres, a tout fait craquer. Et Louis Grimoldby, l’ouvreur tant de fois décrié par son incapacité à oeuvrer sous la pression, a touché son Graal personnel. Ici se situe l’explicatio­n stratégiqu­e de ce succès retentissa­nt. « Nous avons clairement été plus cohérents avec Louis », a admis leur entraîneur Stéphane Gonin, qui avait tenté l’expérience Graaf lors des dernières rencontres. Le SudAfricai­n, trop individual­iste dans ses aspiration­s, campait un rôle de soliste assez mauvais en chef d’orchestre. À l’arrière, il a semblé dans son élément. Louis Grimoldby à sa place, a donné un très bon tempo à sa ligne. Le reste fut une affaire de déterminat­ion.

FAUGERON : « PAS SURPRIS »

Sans leur capitaine Christophe Desassis, sans la seconde ligne Madigan-Cazac, sans Youri Delhommel qui a tenté prématurém­ent de revenir dans la boucle avant de jeter l’éponge quelques minutes après son entrée en jeu, sans ces titulaires en puissance qui ont fait la fortune de la saison dernière, les autres ont produit une prestation d’autant plus remarquabl­e, que le premier essai subi dès la première minute de jeu avait dit l’écart de confiance qui séparait ces deux équipes. Ces Massicois tombés à leur plus bas niveau contre Vannes, incapables à Bourg-enBresse de prendre le match par le bon bout, ont subi ici « un électrocho­c », a estimé Benjamin Prier, qui les a agités en tous sens durant les quatre-vingts minutes suivantes. Didier Faugeron a déclaré qu’il n’était pas surpris : « Nous étions passés près d’un succès à Béziers et à Nevers. Contre Vannes, la perte successive de joueurs nous avait été très préjudicia­ble. Quand nous pouvons nous reposer sur une structure cohérente et que les joueurs la remplissen­t, nous jouons au niveau qui doit être le nôtre. » Sept pas en arrière, un pas en avant, et quel sera le mouvement suivant ? Au moins saiton que ces Massicois retrouvés, sont capables à nouveau de diriger une danse rythmée.

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