C’EST LE TANGO DE MASSYPALAISEAU
APRES SEPT ÉCHECS CONSÉCUTIFS, LES ESSONNIENS ONT DÉCROCHÉ LEUR PREMIER SUCCÈS. CONTRE UN CADOR, QUI PLUS EST.
Sept pas en arrière, un pas en avant. Et quel sera le prochain mouvement ? La trajectoire de cette équipe de Massy a pris un tour bien singulier depuis vendredi soir et ce succès formidable, mettant fin à cette disette insupportable de sept revers mortifères. On peut donc se laisser couler, porter seul tout au fond du classement le bonnet d’âne, et se farcir un leader de la trempe de Brive par un soir de transfiguration. Jordi Pleindoux, l’ancien capitaine d’Aubenas, qui à Massy n’était jamais parvenu à imposer son style de façon incontournable, s’est porté de manière spectaculaire à la pointe de ce combat, en fer de lance bravache. Setareki Bituniyta, ailier fantasque et impayable, montrant sa joie narquoise par son plongeon démesuré sur son essai comme s’il sautait du dix mètres, a tout fait craquer. Et Louis Grimoldby, l’ouvreur tant de fois décrié par son incapacité à oeuvrer sous la pression, a touché son Graal personnel. Ici se situe l’explication stratégique de ce succès retentissant. « Nous avons clairement été plus cohérents avec Louis », a admis leur entraîneur Stéphane Gonin, qui avait tenté l’expérience Graaf lors des dernières rencontres. Le SudAfricain, trop individualiste dans ses aspirations, campait un rôle de soliste assez mauvais en chef d’orchestre. À l’arrière, il a semblé dans son élément. Louis Grimoldby à sa place, a donné un très bon tempo à sa ligne. Le reste fut une affaire de détermination.
FAUGERON : « PAS SURPRIS »
Sans leur capitaine Christophe Desassis, sans la seconde ligne Madigan-Cazac, sans Youri Delhommel qui a tenté prématurément de revenir dans la boucle avant de jeter l’éponge quelques minutes après son entrée en jeu, sans ces titulaires en puissance qui ont fait la fortune de la saison dernière, les autres ont produit une prestation d’autant plus remarquable, que le premier essai subi dès la première minute de jeu avait dit l’écart de confiance qui séparait ces deux équipes. Ces Massicois tombés à leur plus bas niveau contre Vannes, incapables à Bourg-enBresse de prendre le match par le bon bout, ont subi ici « un électrochoc », a estimé Benjamin Prier, qui les a agités en tous sens durant les quatre-vingts minutes suivantes. Didier Faugeron a déclaré qu’il n’était pas surpris : « Nous étions passés près d’un succès à Béziers et à Nevers. Contre Vannes, la perte successive de joueurs nous avait été très préjudiciable. Quand nous pouvons nous reposer sur une structure cohérente et que les joueurs la remplissent, nous jouons au niveau qui doit être le nôtre. » Sept pas en arrière, un pas en avant, et quel sera le mouvement suivant ? Au moins saiton que ces Massicois retrouvés, sont capables à nouveau de diriger une danse rythmée.