Midi Olympique

JOKER « EN SURSIS »

TITULAIRE POUR LA DEUXIÈME FOIS CETTE SAISON SAMEDI AU STADE FRANÇAIS, SON ANCIEN CLUB, IL POURRAIT DISPUTER LE DERNIER MATCH DE SA CARRIÈRE.

- Par Julien LOUIS

Destins croisés à la mêlée. Mardi en fin de matinée au stade Éric-Béchu. Benoît Paillaugue reprend l’entraîneme­nt technique (premiers contacts) après sept mois d’absence. Au même moment, Julien Tomas enfile la chasuble des potentiels titulaires au Stade français. Une scène anecdotiqu­e au premier coup d’oeil, qui est en réalité lourde de sens.

L’ancien Rochelais sera bientôt prêt. Et, s’il ne sera pas présent à Paris ce week-end, il pourrait bien faire son retour face au Racing 92 le 4 novembre. Tomas, son joker médical (contrat jusqu’à fin novembre), ne serait alors plus un membre de l’effectif du MHR. Sauf si le club lui offre un contrat de joueur supplément­aire ou le fait basculer comme joker d’un autre élément blessé. Peu probable, comme l’expliquait Vern Cotter la semaine dernière :

« Julien a quelques projets en tête, mais il restera autour du club. Il va passer ses diplômes d’entraîneur et sera impliqué au centre de formation. Après, je pense qu’il aura toujours envie de jouer. Mais pour le moment, c’était le deal. Donc il sera toujours au club car il nous apporte énormément par son expérience, son énergie et son l’enthousias­me. »

« DANS MA TÊTE,

CE N’EST PAS LE DERNIER ! »

Alors, l’éventualit­é de disputer le dernier match de sa carrière samedi, a-t-elle effleuré l’esprit de l’intéressé ? « Je vais arriver à terme de mon contrat de joker et pour l’instant, rien de nouveau. Des discussion­s vont être entamées pour voir la suite. Je vis donc mes rencontres au jour le jour. Et c’est vrai que mon match à Paris pourrait être le dernier. Mais honnêtemen­t je fais abstractio­n de cette question et de cette appréhensi­on car j’ai toujours l’impression que je vais encore jouer des années. Il va donc falloir que je bascule et que je m’y fasse. Mais dans ma tête, ce n’est pas le dernier et il n’y aura donc pas d’émotion particuliè­re ! J’espère jouer face au Racing 92… »

Après quinze années passées au plus haut niveau, Julien Tomas, 33 ans, refuse de se projeter plus loin que demain, même si la fin approche (le 4 novembre plus certaineme­nt). À moins qu’il n’envisage de faire une dernière « pige » ailleurs ? « Mon retour me fait beaucoup de bien et j’ai aujourd’hui une grande énergie à donner à mon club plus qu’à d’autres. C’est sûr que, dans mon esprit, ma priorité va au MHR. Rester proche de l’équipe sans jouer pourrait être aussi un bon projet au club, comme d’autres… Tout dépend des projets en fait. Et comme je suis quelqu’un d’ouvert, la porte n’est fermée à personne. Mais, pour l’instant, je suis entièremen­t au service de l’équipe et prêt à me donner à 100 % pour elle samedi. » Un choc face au Stade français, un club où il a passé « deux saisons exceptionn­elles

(46 matchs). J’ai pu toucher le Bouclier de Brennus en 2015, le Graal de ma carrière ! » Un adversaire qu’il respecte au plus haut point : « L’équipe a su garder une épine dorsale de joueurs et de leaders de jeu qui se connaissen­t depuis plusieurs années et comprennen­t le caractère de l’équipe. Ils tiennent la baraque là-bas et ne veulent plus connaître d’années difficiles. Le staff a changé, le club a su recruter qualitativ­ement et prouve qu’il peut revenir dans les six dès cette année. Nous sommes prévenus. Ils jouent à un haut niveau, sont très structurés et en confiance. On devra donc réaliser le match parfait pour les contrer. » Un match parfait, que le MHR n’a toujours pas fait à l’extérieur (une victoire, un nul et deux défaites) à cause principale­ment de son manque de constance. À l’instar de sa défaite épique à Newcastle (23-20), où il n’a joué qu’en seconde période. Après avoir affiché deux visages opposés d’une mi-temps à l’autre contre Édimbourg ou Perpignan : « On ne parvient pas à faire des matchs abouties sur quatre-vingts minutes. On se met tout seul sous pression en sortant individuel­lement de nos systèmes pour chercher le défi physique. Nous ne parvenons pas à tenir un rythme de jeu et surtout d’engagement, intellectu­el et physique, tout un match. On passe encore au travers sur des moments clés et nous encaissons des points bêtement. L’équipe doit grandir et mûrir sur ça. À nous de franchir ce cap, car un immense défi nous attend à Paris. » Le 313e « combat pro » de Julien Tomas.

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