PANIS PREND LE TEMPS (DE JEU) !
LAURENT PANIS SERA TITULAIRE AU POSTE DE TALONNEUR POUR LA QUATRIÈME FOIS EN TOP 14 CETTE SAISON. UNE PREMIÈRE POUR UN GARÇON QUI A TARDÉ À S’AFFIRMER AU PLUS HAUT NIVEAU.
Laurent Panis ne peut plus être présenté comme le petit jeune qui sort du centre de formation. Celui dont on dit qu’il est un espoir du club, sur qui on mise beaucoup. Ce temps-là, c’est fini. À 25 ans, le talonneur stadiste dispute sa sixième saison au plus haut niveau avec le Stade français. Las, il ne s’est jamais vraiment imposé. Les raisons sont multiples, mais force est de souligner que ce pur produit de la formation stadiste -il débute le rugby à l’âge de 7 ans directement au Stade français- n’a pas été épargné par les blessures. Pour son premier match dans le monde professionnel, il est victime d’une rupture du ligament croisé du genou droit. Difficile d’imaginer un scénario plus catastrophique. « Je m’en souviens très bien, dit-il. C’était un match de barrage en fin de saison face aux Wasps pour se qualifier dans la grande Coupe d’Europe. »
La saison 2014-2015, celle du titre de champion de France sous la direction de Gonzalo Quesada, il la suit donc depuis l’infirmerie. Une seule titularisation en Top 14 l’année suivante, puis trois l’année d’après et encore une seule la saison dernière, le bilan est famélique. À chaque fois, les blessures s’invitent et lui pourrissent la vie. « C’est beaucoup de frustration car je ne suis pas du genre à sortir pour faire la fête, j’ai toujours fait attention à mon alimentation et, pourtant, j’ai régulièrement été ennuyé par des pépins physiques plus ou moins importants », souffle-t-il. À tel point que l’an passé, les dirigeants parisiens ont souhaité le prêter à Massy afin qu’il s’aguerrisse à l’échelon inférieur. Logique : le Pro D2 est devenu un véritable laboratoire pour les jeunes talents en manque de temps de jeu en Top 14. « Je pense que ça lui aurait fait du bien », assure Laurent Sempéré, son concurrent au talonnage mais surtout son chaperon au club. Les deux joueurs ont noué depuis longtemps une relation de confiance. « Personnellement, en 2006 après le titre de champion du monde des moins de 21 ans, j’ai fait le choix de quitter Perpignan pour aller au Racing alors en Pro D2, reprend Sempéré. Ça m’a fait du bien. Ensuite, je suis revenu en Top 14 quand je me suis senti prêt. Mais j’ai confiance en Laurent pour prendre la relève. Il est bien meilleur que ce que certains disent. » « Seulement, je pense que ça m’a été mal présenté, se défend Laurent Panis. Au début, c’était un prêt pour quelques mois, ensuite c’était pour la saison suivante également. Ce n’était pas très clair... Et puis, changer de club en milieu de saison, ce n’est pas simple. J’ai eu peur de ne pas m’intégrer facilement. »
À 25 ANS, IL N’AVAIT JAMAIS AUTANT JOUÉ, AU COURS D’UNE SAISON, QUE LORS DE CES SEPT PREMIÈRES JOURNÉES DE TOP 14 !
Finalement, son début de saison lui donne raison. Jamais il n’avait autant joué depuis le début de sa carrière. Samedi face à Montpellier, il fêtera sa quatrième titularisation en Top 14 sur huit possibles. Il a même déjà plus joué en sept journées que sur l’ensemble de la saison passée (226 minutes contre 195). « Je sais que c’est aussi grâce aux blessures des uns et des autres, confesse-t-il timidement, mais j’essaie de donner le meilleur de moi-même à chaque fois. »
Avec une franche réussite. « Franchement, on n’est pas déçu, jure Pieter De Villiers. Laurent doit prendre confiance en lui. Il a toutes les qualités pour réussir à ce niveau. » Face à l’énorme paquet de Montpellier, ce sera un nouveau test pour lui. Et de conclure, à l’idée d’affronter Bismark Du Plessis : « C’est toujours plaisant d’affronter les meilleurs. »