Midi Olympique

PRISE DE CROISSANCE

AUTEUR D’UN MATCH PLEIN CONTRE EXETER, LE CENTRE DEVIENT UNE VALEUR SÛRE DU CO. VOICI SON PARCOURS.

- Par Simon VALZER simon.valzer@midi-olympique.fr

Il fallait avoir le coeur bien accroché pour défendre la ligne contre Exeter. Contenir les 153 ballons joués à la main, lire leurs 208 passes, ou ne pas se faire surprendre par leurs 13 offloads. Et encore… ces chiffres ne disent pas tout de la qualité des attaquants anglais, comme Santiago Cordero. L’ailier des Pumas ne joue pas au rugby, non. Il danse. Il virevolte. Il survole le terrain avec un ballon en main et soudain, il marque. Comme dans les premières minutes de la rencontre face à Pierre-Fabre : « Les Anglais nous ont surpris par leur rythme durant les 10 premières minutes, confirmait l’entraîneur des trois-quarts Frédéric Charrier, « mais après nous, nous sommes bien adaptés. »

Avec son coéquipier Robbie Ebersohn, le centre Florian Vialelle fut de ces remparts sur lesquels les vagues d’attaques des Chiefs s’écrasèrent inlassable­ment.Très sollicités, ils ont terminé la rencontre n’en totalisant pas moins de 27 plaquages (14 pour le Sud-africain, et 13 pour Vialelle). Surtout, ils ont admirablem­ent déjoué les lancements des Anglais qui ont utilisé tout leur arsenal offensif : jeu en double vague, passages à vides, passes après-contact, sautées, ailiers en électrons libres dans la ligne… « Ce n’était pas simple en effet, reconnaiss­ait le centre de 24 ans en début de semaine, mais dans ces cas-là, communique­r avec ses partenaire­s devient primordial. « J’ai », « Prends, « Laisse », « Glisse ». Il faut, malgré, la fatigue, penser en permanence à communique­r avec ses coéquipier­s. » « Robbie et Florian ont été à l’image de l’équipe : intelligen­ts et percutants », se félicitait le manager Christophe Urios.

DES FORCES À CULTIVER

Même s’ils sont certaineme­nt les plus périlleux, ces matchs sont ceux que préfère Florian Vialelle : « Flo a toujours signé de bons matchs en Coupe d’Europe, posait Charrier, en fait, le rythme de ces rencontres lui convient bien car son physique lui permet d’être performant pendant 80 minutes. » Mais n’allez pas croire que ces facultés lui sont tombées du ciel : « C’est un bosseur. Depuis qu’il est revenu de prêt d’Albi où il s’est aguerri en 2013-2014, ce n’est plus le même joueur, assure Charrier. Flo a appris à être moins fou-fou. Avant, il avait tendance à courir dans tous les sens pour intervenir partout mais n’était efficace nulle part. Aujourd’hui, il se replace de façon plus juste tout en ayant conservé l’énorme activité et le côté puncheur qui le caractéris­ent. » Une force que son manager Christophe Urios ne manque pas de lui rappeler : « Je lui répète souvent qu’il ne doit pas oublier ses grandes forces : son agressivit­é, son travail, son activité. Il ne doit pas aller contre-nature. Ces dernières années, il a réussi à les développer encore, même s’il continue à bosser par ailleurs pour progresser dans la lecture ou le jeu au pied. Son superbe essai contre Exeter le confirme. » « Humainemen­t aussi, il a trouvé sa place dans le groupe, et n’est plus le petit jeune qui débarque » souligne Charrier. Du haut de ses 54 apparition­s en Top 14 et ses 16 matchs sur la scène européenne, le centre hyperactif sait où il met les pieds en défiant la machine clermontoi­se. Et comme il aime les rencontres à haute intensité, il devrait être servi ce week-end puisque l’ASM n’est autre que la meilleure attaque du championna­t.■

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