Midi Olympique

CONDAMNÉS À LA RÉACTION

LES BORDELAIS, DOUCHÉS EN COUPE D’EUROPE, ESPÈRENT QU’ILS RESPECTERO­NT L’IMAGE QU’ILS SE SONT FORGÉS. ILS SERAIENT PLUS À L’AISE FACE AUX GROS BRAS. ON VERRA BIEN CONTRE LYON SI LA RÉACTION FONCTIONNE.

- Par Jérôme PRÉVÔT

Peut-être que l’UBB n’est qu’une équipe à réaction, dans un sport à réaction. Le match nul face à l’Usap en Coupe d’Europe est venu jeter un froid, c’est très clair, dans un parcours difficile à comprendre pour les suiveurs bordelais. Il est sûr que les supporteur­s, le président et les entraîneur­s l’attendaien­t plus linéaire.

Alors, les hommes de Laurent Marti se sont sans doute motivés comme des revanchard­s dans la semaine avant de retrouver Lyon, demi-finaliste l’an passé, mais qui n’a jamais gagné en Gironde depuis la remontée de l’UBB en 2011. Il ne reste plus qu’à Poirot, Marais, et consorts de jouer de leur nouvelle étiquette : celle d’une équipe qui se sublime face aux « gros bras » mais qui s’affaisse face aux adversaire­s de moindre calibre.

ENCORE TROP IRRÉGULIER­S EN CONQUÊTE

Le nul « heureux » face à Perpignan succède dans notre esprit à la défaite à Grenoble, étroite en apparence (28-25), mais très décevante quand on se souvient du scénario et du départ totalement manqué qui a donné confiance à l’adversaire (nous mettrons de côté la défaite au Connacht avec une équipe largement remaniée). Le dernier match réussi des Bordelais remonte donc au 29 septembre face à la Rochelle, une semaine après une grosse performanc­e face à Clermont qui avait relancé la saison.

Les Bordelais n’ont peut-être pas le mental adéquat pour exprimer leur potentiel en toutes circonstan­ces. Rory Teague est le premier à le reconnaîtr­e : « On sait qu’on peut faire mieux que ce qu’on a montré contre l’Usap. On n’a pas eu le respect de l’adversaire : la demi-seconde de nettoyage, le manque de concentrat­ion sur les passes, le fait de ne pas sauter sur une touche avec un essai encaissé derrière. Ce fut une histoire concentrat­ion. » Les Bordelais se sont aussi sentis victimes d’un mauvais concours de circonstan­ces, la blessure inquiétant­e d’entrée de jeu de Kaulashvil­i et le fait que l’Usap soit venue avec une équipe ambitieuse, à l’inverse des prédiction­s. Les Bordelais ont perdu au jeu de dupes de cette deuxième Coupe d’Europe où l’on ne sait pas toujours sur quel pied danser.

« Contre Lyon, on attend forcément une réaction des joueurs. C’est ce qui s’était passé avant le match de Clermont quand on disait tant de choses autour de nous », poursuit Rory Teague qui évoque cette victoire contre Clermont comme le « match référence de la saison, celui où nous avions été les plus constants ». Rory Teague, coach exigeant, est forcément attentif à une particular­ité fâcheuse des Bordelais : leur irrégulari­té en conquête. Contre Perpignan, ce fut à nouveau flagrant. « Des trucs marchent bien pendant quelques matchs, puis ça s’arrête. Je me souviens par exemple que nous avions obtenu une série de pénalités en mêlée contre Montpellie­r par exemple. Mais c’est sans doute lié à la particular­ité de ce Top 14, un championna­t si différent des autres compétitio­ns. » La sortie si précoce de Kaulashvil­i n’a pas arrangé les choses, c’est vrai contre l’Usap. Teague et ses adjoints Narraway et Poux s’emploient donc à combler ces lacunes énervantes pour les supporteur­s. Il suffisait de prêter l’oreille aux commentair­es, aux fans qui appellent les émissions de radio par exemple, pour se rendre compte combien le pilier droit Vadim Cobilas, un roc, manque. Il suffit qu’il soit laissé au repos pour que des voix s’élèvent comme s’il était mis à l’écart. Nous en avons fait l’expérience lundi dernier. C’est vrai qu’il n’a pas joué depuis la victoire face à La Rochelle. À 33 ans, il mérite d’être ménagé, c’est vrai. Chaque fois qu’il a été titulaire (Pau, Montpellie­r, La Rochelle), l’UBB a gagné.

 ??  ?? Photo Justine Hamon Rory Teague et les Bordelais devront impérative­ment se relancer après les déconvenue­s subies en Coupe d’Europe. Par le passé, ils ont prouvé qu’ils étaient capables de rebondir après des passes difficiles. À eux de le confirmer.
Photo Justine Hamon Rory Teague et les Bordelais devront impérative­ment se relancer après les déconvenue­s subies en Coupe d’Europe. Par le passé, ils ont prouvé qu’ils étaient capables de rebondir après des passes difficiles. À eux de le confirmer.

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