ALLÔ LA TERRE !
FLAMBOYANTS VAINQUEURS DU LEINSTER, LES STADISTES DOIVENT REVENIR À UNE AUTRE RÉALITÉ, CHEZ UNE LANTERNE ROUGE QUI VA JOUER SA SURVIE.
L’euphorie était contagieuse au coup de sifflet final, dimanche dernier, quand le Stade toulousain s’est offert le champion d’Europe en titre. Et il n’y a qu’à observer les retrouvailles du groupe mercredi matin sur les terrains annexes d’Ernest-Wallon pour comprendre à quel point ce coup d’éclat avait favorisé une ambiance joyeuse (même si sérieuse). « Cela amène forcément de la confiance et de la bonne humeur », convient Alban Placines. « C’est plus facile, en général, de démarrer une semaine après une victoire, ajoute Selevasio Tolofua. Surtout quand c’est contre une grosse équipe comme le Leinster. » Mais Placines de prévenir : « Le piège serait de tomber dans la facilité. Le groupe est arrivé à produire un tel match parce qu’il a beaucoup travaillé. On doit continuer sur cette lancée. »
En ce sens, la priorité était de régénérer les corps, évidemment marqués après une débauche d’énergie immense durant l’intermède européen. Surtout que seuls six jours séparent la réception du Leinster le déplacement à Perpignan.
Du coup, les joueurs étaient mis au repos complet lundi et mardi. « C’était bien d’avoir deux jours de récupération », avoue le flanker. Un besoin, autant qu’une évidence. Qui plus est quand l’effectif est amputé d’une dizaine de membres, entre blessures et suspensions… « La fin de semaine a aussi été allégée, explique Servat. Le but est de retrouver de la fraîcheur. »
Mais les Stadistes ne doivent pas Photo M. O. - D. P. rebondir que sur le plan physique. Mentalement, il n’est jamais évident de passer d’une compétition à l’autre. Là, ce sera d’un univers à un autre, du favori de la Champions Cup à la lanterne rouge de Top 14. Gare au retour sur terre.
« SI C’EST POUR PERDRE DERRIÈRE… »
Ainsi, les troupes rouge et noir ont cherché ces derniers jours à vite basculer sur la virée catalane du week-end. Car tous les concurrents directs des Toulousains qui se sont rendus à Aimé-Giral y ont gagné. Eux seraient donc bien inspirés de les imiter. « On a de suite dit qu’il fallait switcher (sic) sur le championnat, affirme Tolofua. On doit garder la même intensité que sur les deux derniers matchs. » Malgré les problématiques actuelles qui restreignent les possibilités pour composer une équipe compétitive, il serait en effet dommage de ne pas poursuivre l’embellie. Sofiane Guitoune sur la même longueur d’ondes : « Maintenant que nous avons montré de si belles choses en Coupe d’Europe, on ne peut pas se permettre de baisser le pied. C’est bien, on a battu le champion d’Europe mais si c’est pour perdre derrière… C’est un match référence, à continuer de rester sur cette voie. Il faut évoluer au même niveau contre une formation qui va jouer sa survie. »
Et éviter toute forme de décompression. « Nous ne manquerons de respect à personne, promet Servat. Le rugby reste un sport de combat et, si on ne respecte pas notre adversaire, il y a de fortes chances de passer à côté. Cela ne fait pas partie des habitudes de la maison. »