LE MONDE DE LA FOI
POUR BATTRE BRIVE, LES MASSICOIS ONT ÉLEVÉ LEUR DÉTERMINATION À UN POINT FORMIDABLE. ACCULÉS AU CLASSEMENT, ILS SE SONT RETROUVÉS COLLECTIVEMENT. ILS DOIVENT CONFIRMER CONTRE BIARRITZ.
C’est donc au moment où il fallait s’y attendre le moins que les Massicois ont validé par un match référence les certitudes qu’ils continuaient d’afficher malgré leur démarrage raté. « On est dans le vrai, il ne nous manque pas grand-chose », disaientils encore après la défaite maladroite de Bourg-en-Bresse. Ce n’était pas faux, ce n’était pas vrai. Les lacunes se superposaient aux intentions louables, formant un amalgame juste insuffisant. Toujours placés, jamais gagnant, il manquait une flamme. Il a suffi d’une étincelle - la peur du ridicule peut-être - pour embraser ce collectif. Il a suffi que Brive réalise le début de match parfait, inscrive un essai à peine la première minute écoulée, un essai douloureux tellement qu’il était beau et bien construit, pour que le front du refus de se faire humilier à domicile se constitue, et « comme en quarante », c’està-dire la saison dernière, lorsque les Perpignan et autres leaders venaient perdre à Ladoumègue, la résistance s’organise. Pour l’entraîneur des avants, Benoît Larousse, « nous sommes dans la continuité de ce que nous faisons depuis la Fédérale 1. Il n’y a pas eu de changement de comportement. Mais le degré de détermination a été rehaussé très franchement ». Et de quelle façon maintiendront-ils à son firmament ce degré de détermination ? Ce deuxième match consécutif à domicile contre Biarritz est sans doute une aubaine dans l’idée qu’il faut battre le fer tant qu’il est chaud.
WEEK-END BLEU ET NOIR
Placés en congés après Brive comme à chaque fois entre deux séries de quatre rencontres, les Massicois ont repris l’entraînement le week-end dernier comme un propriétaire faisant un stage en immersion dans sa propre usine, par deux matinées ponctuées le dimanche d’un exercice de supporters au soutien de leur équipe espoir. Et ils ont fait une haie d’honneur à l’entrée du terrain de ceux qui chaque vendredi les soutiennent mordicus, au bout à droite de la grande tribune. Le club, les valeurs, le maillot, tout cela : il se peut que les Franciliens aient retrouvé le goût de croire en leur histoire. Il se peut que ce collectif assoupi ait repris connaissance, et dans la vision lucide de son état au classement délabré, et du gâchis à regretter, se ranime instinctivement par les réflexes de la survie pour la survie. Cette énergie retrouvée leur a permis, contre Brive, de gommer toutes les scories et les fioritures mal venues qui rendaient leur jeu inefficace, de retrouver une justesse d’action, une évidence, d’avancer en défense et de retourner des leaders en puissance. Les pauvres jouant comme tel - Massy, le seul club de France où la blessure longue durée du pilier droit titulaire n’est pas compensée par un joker médical -, ils ont retrouvé tout leur mordant et leur foi dans ce qu’ils représentent. Et si la saison était pour eux lancée ?