LA FORCE TRANQUILLE
ORIGINAIRE DU DOUBS, LOUIS MARROU S’EST RÉVÉLE EN REICHEL À GRENOBLE. LE JEUNE CENTRE DEVIENT UN ÉLÉMENT ESSENTIEL DE LA LIGNE D’ATTAQUE CARCASSONNAISE.
Il est natif du Doubs, un département où la culture du ballon rond est reine. Tout jeune, Louis Marrou a taquiné naturellement cette balle ronde comme les copains de l’époque. Mais, le garçonnet est très remuant et ça ne suffit pas à canaliser son énergie. « Je me suis dirigé vers le rugby, ça correspondait beaucoup plus à ma personnalité. De plus, mon père est varois d’origine. Il avait joué à Draguignan. Il était heureux que je prenne le relais », déclare l’actuel centre de l’USC fort en ce moment de sept titularisations sur huit possibles, de trois essais inscrits et d’une prochaine sélection en équipe de France à VII.
Avant d’être un des leaders de la ligne d’attaque carcassonnaise, la route qui l’a mené à Albert- Domec est passée par l’école de rugby de Montbéliard, les équipes de jeunes de Saint-Claude et Oyonnax, Grenoble et Aixen-Provence. « Je viens de fêter mes vingt-cinq ans, je reconnais que le rugby a contribué à me construire de nombreux souvenirs. Dans un sens, je suis un privilégié. »
FLANKER RECONVERTI AU CENTRE
Après s’être révélée au sein des Crabos d’Oyonnax, sa carrière a pris de la hauteur lorsqu’il a rejoint le centre de formation de Grenoble au tout début de la décennie actuelle. « J’y ai découvert le très haut niveau, la rigueur, l’exigence et la qualité. Jusqu’en junior, j’évoluais au poste de troisième ligne. Or, j’avais un problème de taille. Naturellement, je suis passé au centre. Pour dépanner, j’ai joué au poste de flanker en Challenge européen c’était face à Rovigo et les Harlequins. C’est aussi à Grenoble où j’ai commencé à me confectionner un palmarès. En 2013 et 2014, nous avons été doublement titrés en junior Reichel. La première fois c’était face à Lyon, la finale avait eu lieu à Romans, le stade était comble. On s’impose 9 à 0 alors que le Lou avait la faveur du pronostic. L’année d’après, on récidive face à Albi. J’ai le souvenir que nous nous imposons de justesse, 23-21. Pour la petite histoire, c’était la dernière finale junior Reichel de l’histoire, le trophée est toujours la propriété du FCG, car l’année après, la compétition Reichel est devenue celle des Espoirs. »
La vie est belle au FCG sauf que Louis manque de temps de jeu en Top 14. « Je ne pouvais pas me contenter d’évoluer en Espoirs, j’ai demandé à Fabrice Landreau d’être prêté dans un club. La saison 2016, je l’ai effectuée à Aixen-Provence
qui venait d’accéder au Pro D2. » Au terme de la saison, le club provençal descend en Fédérale 1 et depuis trois ans, il porte avec succès la tunique jaune carcassonnaise. Au sein de la ligne d’arrière, il a gagné l’estime des supporters et celle de ses coéquipiers. « Louis a le sens de l’anticipation, une excellente vision du jeu et en défense, il est redoutable ! C’est une planche, il a un plaquage dévastateur », confie l’ouvreur Gilles Bosch. À ce jour, Louis savoure avec tout le groupe cette troisième place. « C’est le fruit du travail. À l’entraînement, on bosse. Le groupe vit très bien hors et sur le terrain. Forcément, il est plus facile de se construire dans la victoire que dans la défaite. Le début de saison galère de l’an dernier, nous a fait également fait grandir. Cette place en haut du classement, on va tout faire pour la conserver. Au fur et à mesure des journées, l’équipe y prend goût. »
C’est aussi la réussite d’une équipe qui ne se prend pas la tête, ce qui convient parfaitement à la personnalité de Louis lequel ne cache pas qu’il aimerait bien jouer un match de barrage au terme de la phase de classement. En cette fin de saison, il espère obtenir son Master en Management qu’il passe en candidat libre. Tout un programme !