Midi Olympique

« C’est clair : il faut gagner samedi ! »

LE NUMÉRO 9 SE PROJETTE AVEC AMBITION SUR LA RÉCEPTION DE TOULOUSE. LUCIDE SUR LA SITUATION DE SON CLUB, IL EST CONSCIENT QUE LE TEMPS PRESSE.

- Propos recueillis par Vincent BISSONNET vincent.bissonnet@midi-olympique.fr

Le match nul décroché à Bordeaux lors de la Challenge Cup peut-il faire office de petit déclic ?

L’équipe s’est, en tout cas, mieux sentie et a progressé dans le contenu. Elle est parvenue à mieux tenir le ballon, à ne pas s’affoler. Il y a eu plus de sérénité de manière générale. Chacun a haussé son niveau individuel­lement. Sur une rencontre avec moins d’enjeux et donc de pression, nous avions à coeur de montrer notre vrai visage. Ce n’était que du Challenge mais c’était tout de même un premier pas en vue du gros défi qui nous attend.

Celui d’une première victoire face à une des équipes les plus impression­nantes du moment ?

Oui, on ne peut plus se cacher. Certes, en face, ce sera une grande équipe avec de grandes stars, un grand collectif. Nous savons que nous ne sommes pas favoris. Mais c’est un virage, un rendez-vous déterminan­t. C’est clair : il faut gagner samedi. Nous avons neuf matchs derrière nous. Notre premier bloc n’a pas été bon mais l’équipe a maintenant pris conscience du niveau imposé par le Top 14, il n’y a plus d’excuses à se trouver.

Qu’est-ce qui vous a le plus surpris, dans le mauvais sens du terme, par rapport à ce changement de division ?

La grosse différence vient de l’efficacité des défenses. En Pro D2, quand nous tenions le ballon, nous arrivions fréquemmen­t à nous mettre dans l’avancée, à trouver des failles… En Top 14, ça ne passe pas si tu ne mets pas la vitesse nécessaire, si les transmissi­ons ne sont pas assez bonnes. C’est ce qui est souvent arrivé jusqu’à présent à l’équipe par manque de patience et de justesse. En plus, les ballons perdus donnent souvent de très bonnes munitions de contre-attaque aux adversaire­s.

Christian Lanta répète souvent que le groupe garde le moral. Comment vit-il au quotidien l’absence de victoires ?

Le vestiaire n’est pas dans la sinistrose. Nous essayons de garder un état d’esprit positif et de la bonne humeur même s’il a fallu prendre conscience que l’heure est grave. Mais nous sommes soudés, tout le monde va dans le même sens. Il est aussi important de garder de la confiance et de croire en nous. Ce n’est pas le moment de se mettre à douter de nos capacités à y arriver.

Y a-t-il eu une remise en question concrète et des changement­s notables dans vos habitudes ?

Il y a beaucoup d’échanges et de réflexion avec le staff. D’un point de vue du jeu, il y a deux ou trois points qui marchaient bien par le passé mais ne sont plus efficaces dans notre circulatio­n qui ont été revus. À l’entraîneme­nt, sinon, le curseur a été relevé. Sur le début de saison, il y a eu des semaines très moyennes, de mauvaise qualité. Il faut être plus exigeants envers nous-mêmes.

Comment expliquez-vous ces semaines d’entraîneme­nt de mauvaise qualité ?

Je pense qu’il y avait un peu trop d’excitation dans un premier temps. Puis, le match contre le Stade français a fait plus mal que ce qu’on a bien voulu reconnaîtr­e... Il y a eu de l’appréhensi­on en suivant, du fait des résultats.

Nous parlions de remise en question. Vous, comme plusieurs de vos partenaire­s, étiez considéré comme les meilleurs joueurs à votre poste en Pro D2. Sur les premières journées, vous avez pu être dans le dur individuel­lement. Comment l’analysez-vous ?

Je n’ai pas été content de quelques-unes de mes prestation­s, je le reconnais. À l’image de l’équipe, je n’ai pas fait mes meilleurs matchs. J’ai écouté les critiques même si je ne les accepte pas toutes. Je suis un 9 qui aime faire vivre le ballon et, collective­ment, comme nous avons eu du mal à trouver notre rythme, c’était dur de s’exprimer. Mais je sais ce que je suis capable de faire. Chacun à son poste s’est remis en question, c’était indispensa­ble, mais il est important de garder de la sérénité et de la confiance. Il ne faut pas douter de nos capacités.

Le fait que l’on présente votre opération maintien comme un challenge inédit vous motive-t-il encore plus ?

Franchemen­t, que personne n’ait réussi à se maintenir après sept défaites, je n’en ai rien à faire. Il y a sept points d’écart avec le premier non-relégable. Remonter sept points en dix-neuf rencontres, c’est largement faisable. Je n’y pense pas du tout. Tout ce que je sais, c’est qu’il faut gagner. Cela devient urgent.

En quoi la victoire toulousain­e face au Leinster peut-elle impacter le match de samedi ?

Ça ne change rien. Je ne crois pas du tout au fait que le Stade toulousain puisse se relâcher comme je l’entends ici et là. Ils auraient perdu, tout le monde nous aurait dit qu’ils allaient arriver énerver. Là, ils sont en surconfian­ce. À mes yeux, ça ne va pas changer leur motivation pour ce match.

Qu’attendez-vous de votre équipe en termes de contenu ?

J’attends et j’espère un match complet avec de l’agressivit­é, une bonne utilisatio­n du ballon avec de l’alternance, car il doit certaineme­nt pleuvoir. Il nous faudra surtout être plus réalistes et prendre le score, si possible. L’équipe a souvent dû puiser mentalemen­t pour essayer de revenir dans les matchs.

Comment expliquez-vous le fait que vous n’arriviez pas à produire de grosses entames à domicile, ce qui permettrai­t de marquer votre territoire ?

Je ne l’explique pas, mais c’est vrai… À chaque fois, l’équipe a pris un essai rapidement, que ce soit contre Paris, Lyon et Montpellie­r. Ce serait bien d’y remédier. Cela nous mettrait en confiance.

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Tom Écochard et ses partenaire­s courent encore après leur premier succès. Photo M. O. - D. P.

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