Midi Olympique

NE BRICOLE PAS QUI VEUT

DÉJÀ HANDICAPÉ PAR DE NOMBREUX ABSENTS, LE STADE FRANÇAIS A ÉTÉ CONTRAINT DE « BRICOLER » UNE ÉQUIPE QUI A FAIT ILLUSION QUASIMENT UNE HEURE. AVANT DE S’ÉCROULER.

- Par Arnaud BEURDELEY arnaud.beurdeley@midi-olympique.fr

Qui aurait misé sur une telle défaite du Stade français à la mi-temps ? Que les menteurs lèvent le doigt. À la pause, les Parisiens avaient fait jeu égal avec le Lou (6-6), se montrant plutôt réalistes. Un exemple ? Ce drop claqué (28e) par Morné Steyn toujours aussi précieux dès lors qu’il faut concrétise­r la moindre avancée ou mettre en place un jeu au pied d’occupation efficace. Avec six points d’avance et malgré l’absence des internatio­naux (Danty, Fickou, Maestri, Gabrillagu­es, Parisse), le club de la capitale se montrait égal à lui-même, agressif en défense et précis dans le jeu au pied. « On fait une belle première mi-temps, a d’ailleurs reconnu le deuxième ligne Mathieu De Giovani. On a joué sur nos forces avec beaucoup d’agressivit­é et d’occupation. On a empêché Lyon de jouer. Ça, c’était positif, mais ça n’a pas suffi sur la durée. »

En effet, déjà en fin de première période, les Stadistes ont commencé à subir un peu plus, à reculer sur les impacts et à se montrer friables en mêlée fermée. Heinke Van der Merwe, le solide gaucher ayant déclaré forfait à la dernière minute en raison d’une intoxicati­on alimentair­e (tout comme son partenaire Piet Van Zyl), a fait cruellemen­t défaut. Non pas que son remplaçant n’ait pas donné satisfacti­on - au contraire - mais Fisi’Ihoï contraint de quitter ses partenaire­s sur saignement l’espace de trois minutes (33e, 36e), a laissé sa place au jeu pilier droit géorgien Melikidze, reposition­né à gauche pour l’occasion. Une entrée en jeu sur une mêlée sous les poteaux parisiens. Première mêlée et première pénalité contre les Parisiens, Lionel Beauxis n’en demandait pas tant pour ouvrir le compteur lyonnais.

INTÉGRATIO­N RAPIDE

La suite ? Elle est presque logique tant au fur et à mesure de l’avancée de la rencontre, la compositio­n parisienne ressemblai­t à du bricolage. Un talonneur au poste de pilier gauche, trois nouveaux joueurs sur la pelouse sachant à peine situé Paris sur une carte du monde trois jours plus tôt, un revenant en troisième ligne n’ayant pas joué depuis le 9 septembre 2017 en Top 14… Le manager sud-africain Heyneke Meyer a eu l’élégance de ne pas se retrancher derrière cette excuse. Seulement, force est de reconnaîtr­e que le Stade français n’a pas lutté avec ses armes. Allez demander aux trois jeunes joueurs sudafricai­ns débarqués jeudi dans la capitale comment ils ont vécu leur baptême du feu. Un entraîneme­nt en commun et déjà dans le grand bain. Le troisième ligne centre Hanro Liebenberg était même titularisé, quand ses deux partenaire­s Hendre Stassen et André Warner étaient sur le banc des remplaçant­s. « Je ne crois pas aux excuses, mais c’est vrai que nous avons intégré trois nouveaux joueurs en trois jours et que nos internatio­naux étaient en stage, a souligné l’ancien patron des Boks. Le groupe a donc un peu subi tout ça. Nous étions dans le match sur la première mi-temps, ce n’était pas trop mal. Sur la durée, ce n’est pas assez bon par rapport à ce qu’on a fait jusqu’à maintenant. » Et de conclure : « Même si chaque défaite nous inquiète, on doit prendre en considérat­ion tout ce qui s’est passé cette semaine et relativise­r. »

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