Renouer avec le succès
Il a un peu plus d’épaisseur et davantage d’épaules. Cette fois-ci, Gruissan a
digéré son accession. « Il y a trois ans, la marche était trop haute, reconnaît, aujourd’hui, le patron audois Jean Pierre Grand, depuis, on a appris et réfléchi et l’on a construit pour décrocher, cette saison, notre maintien. » Entame globalement réussie. Sur ses terres, Gruissan est compliqué à manoeuvrer. Invaincu dans l’Aude, mais aussi très friable en dehors, il est tapi dans l’ombre prêt à surgir de l’obscurité, à la fin de l’automne, s’il venait à rester solide sur ses terres et à empocher son match en retard (le 2 décembre face à La Valette). « Jusqu’ici, on a pourtant joué de malchance, observe
Jean-Pierre Grand, c’est-à-dire sans Cyprien Barneron, sans notre capitaine Franck Teyssier, sans Sébastien Rouet suspendu jusqu’au 27 novembre, sans Axel Marty. Au bout, cela fait quatre ou cinq tauliers en moins. » Le promu a su faire avec.
Il lui reste à réussir la fin de sa phase aller. À quelle hauteur, celle-ci serait-elle réussie ? « Il y a trois matchs à jouer à la maison, quatre si l’on compte le retour face à Leucate, et notre objectif est d’y rester invaincu », ne cache pas Jean-Pierre Grand. Cela commence donc par ce retour à Mateille où tout le monde attend de voir Gruissan signer la passe de trois succès.
RIDEAU À VERROUILLER
« Prades, c’est une découverte, mais il faudra être au moins à la hauteur de son gros pack », imagine le Gruissanais. « C’est la culture catalane, ça joue beaucoup, ça ne lâche rien, c’est très opportuniste avec des avants dynamiques », croit savoir l’ancien Narbonnais, Christophe Pibouleu. Sauf que depuis deux matchs, au pied du Canigou, on a comme brusquement coupé les moteurs. Prades a fait fanny sur les bords de la Méditerranée (24-0) après avoir déjà connu un lourd revers, une semaine plus tôt, près de l’étang de Berre (32-17). Plus globalement, son rideau défensif est plus lâche. Moins resserré. D’une moyenne de quatorze points par match, on est passé à une moyenne de vingthuit points. « C’est vrai qu’après ses deux revers, il faut se rattraper et se refaire la santé, reconnaît le patron du club catalan Gilbert Anglès. Après un calendrier favorable, ça se gâte un peu observe un habitué du club, depuis deux matchs les trajets sont longs, il faut se lever à 4-5 heures du matin. » À partir de là, avec ce troisième voyage de rang en dehors des Pyrénées Orientales, les Conflentois feront tout naturellement le trajet dans leurs petits souliers. Ou tout du moins avec un minimum de doute sous les crânes, mais aussi ce naturel besoin de rachat. L’envie de ramener, a minima, un bonus défensif comme une façon de relancer la mécanique. Pas question de connaître comme la saison dernière, au coeur de l’automne, cinq revers de rang. « Inconsciemment, il y a peut-être eu un relâchement. L’importance d’un succès n’était peutêtre pas dans toutes les têtes glisse son technicien, l’historique du club Bruno Amiel, on n’a sans doute pas montré suffisamment de détermination et de rigueur, mais on sera à Gruissan pour se rassurer avant notre derby face à Salanque. » Seule certitude : l’un comme l’autre ont les épaules pour retrouver le chemin d’un nouveau succès au bout d’un match a priori indécis.