Un strap marqué d’un W
Un entretien avec Loïc Godener, c’est aussi l’assurance d’un moment riche. Domicilié à quelques hectomètres du stade Lesdiguières, le futur n°8 des Barbarians s’amuse au souvenir de son premier appartement à Grenoble, déniché dans l’urgence. « En une journée, j’avais dû faire l’aller-retour depuis Paris pour signer mon contrat et trouver un logement. Mais quand jai emménagé, à la rentrée, en fait, c’était Ibiza ! J’étais en plein quartier étudiant, et pas franchement en phase avec la condition de sportif... » Une vocation dont Godener dit avoir trouvé le déclic lors de la Coupe du monde 2007, dans des circonstances pas banales... « À la fin de la compétition, les Bleus logeaient dans un hôtel près de l’Aquaboulevard. Un copain d’école connaissait un quelqu’un de la sécurité qui me laissait entrer. J’avais même assisté en cachette à une conférence de presse de Fred Michalak. Ça m’avait marqué. »
Un souvenir gravé au plus profond de sa mémoire au côté d’un autre, douloureux : celui de son coéquipier William Ebongué, avec qui Loïc Godener avait eu le bonheur de remporter le titre de champion de France Crabos. « Une semaine après la finale, on avait joué un petit match à toucher, puis on était allés manger. C’est là qu’on s’est rendu compte que nous avions oublié William. Certains sont allés le chercher et l’ont trouvé dans sa chambre, allongé… A priori, c’était une crise cardiaque. On n’a jamais trop cherché à demander à sa famille, c’était assez dur comme ça… Mais depuis, à chaque match, je marque l’initiale W sur un bout de strap. Pour ne pas oublier. »