Midi Olympique

UNE MONTAGNE D’INCOMPRÉHE­NSIONS

PÉNALISÉES EN MÊLÉE MALGRÉ LEUR MANIFESTE DOMINATION, LES FRANÇAISES N’ONT PAS RÉUSSI À S’ADAPTER À L’ARBITRE ANGLAISE, PAR AILLEURS TRÈS LAXISTE SUR LES PLAQUAGES À L’ÉPAULE.

- N. Z.

Ce fut l’image de la rencontre. Celle d’une mêlée française capable, de la première à la dernière introducti­on du match, d’emporter sa rivale sur une dizaine de mètres. Qu’il s’agisse de l’époustoufl­ante Julie Duval à la novice Chloé Pelle (bluffante de puissance, elle qui évoluait encore la saison dernière… au poste de trois-quarts aile), bien calé par Safi N’Diaye, l’axe droit de la mêlée française a poussé au supplice sa rivale. Une domination presque inattendue, à en croire la manager Annick Hayraud. « Honnêtemen­t, avant le match, jamais on n’aurait pensé les dominer comme ça. On les croyait très fortes, très massives, et jamais on n’aurait imaginé les dominer comme ça dans l’épreuve de force. On leur a infligé quelques séquences de mêlée qui leur ont fait mal. » Le hic ? C’est que cette domination n’a malheureus­ement ramené aucun point. La faute, on l’a vu ci-dessus, à un jeu au pied défaillant. Mais pas seulement… « Même si notre première ligne s’est montrée dominatric­e tout au long du match, et pourtant elle a quand même été sanctionné­e à plusieurs reprises, s’étonnait Hayraud. Après, on est bien consciente­s que chez les filles, la mêlée est toujours un secteur délicat, qui est arbitré différemme­nt des garçons. »

DEUX NÉO-ZÉLANDAISE­S CITÉES

En clair, plutôt que d’évaluer le rapport de forces, l’arbitre anglaise Mme Cox s’est attachée au détail des attitudes, en ne laissant rien passer aux Bleues. Une introducti­on non rectiligne par ci, une anticipati­on par là… Au point de carrément sanctionne­r la mêlée tricolore après une énorme poussée qui laissa la numéro 8 adverse sur les fesses, pour la simple raison qu’à la fin de son effort, Annaëlle Deshayes se fit le petit plaisir de soulever sa vis-à-vis… Défendable du point de vue du règlement, un peu moins de l’esprit. De quoi obliger le staff bleu à « coacher » Deshayes très tôt dans la partie, sans pour autant inverser la tendance. « L’arbitre, c’est comme les conditions, il faut s’y adapter, philosopha­it Safi N’Diaye. Elle a pris ses décisions, c’est comme ça, et on ne peut rien n’y changer. »

Rien ? C’est encore à voir. Parce que certains plaquages des Néo-Zélandaise­s firent plus que flirter à la limite de la règle, à l’image de ce tampon à l’épaule envoyé par la troisième ligne Itunu sur la pauvre Caroline Drouin. On veut bien que Sarah Cox soit anglaise et que pour le même geste, Owen Farrell n’avait pas été sanctionné face à l’Afrique du Sud, mais quand même… Voilà pourquoi, immédiatem­ent après le match, Annick Hayraud et son staff ont joint les actes à la parole, en citant les Black Ferns à deux reprises pour des plaquages dangereux. Parce qu’il faut bien une justice, même à retardemen­t, pour lever une montagne d’incompréhe­nsions…

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