Midi Olympique

Où étaient nos leaders ?

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Du plaisir ? Il n’y a pas de plaisir quand l’équipe de France perd. Et franchemen­t, voir 50 000 personnes au Stade de France pour un Test contre les Springboks me fout suffisamme­nt les boules pour m’empêcher de dormir. Passée cette cinquième défaite consécutiv­e, j’ai surtout l’impression d’entendre toujours les mêmes discours : « On est courageux, on

se bat. ». On se bat mais on perd tous nos matchs, oui ! Ce matin, j’enrage : comment peut-on perdre un match que l’on a mené 23 à 9 ? Où étaient les leaders au moment où leur équipe avait le plus besoin d’eux ? Je ne veux pas blesser pour blesser ou donner l’impression que je tire sur l’ambulance. Mais j’ai l’impression que ce XV de France est un peu à l’image de son capitaine : aussi énergique que désordonné. J’exagère ? Peut-être, oui. Ce doit être la colère qui me fait parler ainsi. Parce que je n’ai pas vu que des mauvaises choses, samedi soir. Mathieu Bastareaud se bat, harangue ses mecs quand ils sont en souffrance, renverse des défenseurs, fait plus de passes que ses détracteur­s veulent bien le dire. Un Bastareaud, il n’y en a qu’un et il faut s’en servir. Damian Penaud me plaît aussi : il est tranchant, propre sous les ballons hauts, difficile à accrocher. J’ai enfin apprécié ce qu’avait fait Maxime Médard. Même s’il finit cramé, terrassé par des crampes, j’ai l’impression qu’il fut quasiment le seul à avoir tenté de mettre un peu de folie dans ce match. Posonsnous la question : l’animation offensive se résume-t-elle aux exploits personnels de Médard et Teddy Thomas ? « L’animation offensive se résume-t-elle aux exploits personnels de Médard et Teddy Thomas ? » Puisqu’on en parle, l’ailier du Racing me fait parfois un peu penser à un footballeu­r : son action, seul lui peut la créer ; le problème, c’est qu’il se trompe lourdement en voulant la terminer seul. Thomas, il préfère marquer que faire marquer. Moi, devant mon écran télé, je hurle ! J’ai envie de le frapper ! Je sais que l’on ne peut tout brûler après une défaite. J’ai suffisamme­nt connu le monde des matchs internatio­naux pour savoir qu’une équipe de France peut se relever de pires désillusio­ns que celle connue samedi soir. Mais ces Pumas me font peur. Va-t-on les faire reculer à l’impact ? Va-t-on les garder à distance ? Contre les Springboks, Yoann Maestri n’a pas avancé une seule fois balle en mains et lorsque je vois que nous faisons entrer Paul Gabrillagu­es, courageux mais manquant à mon sens de densité, au même moment où les Sud-Africains faisaient entrer Snyman, 2,07 m et 120 kg, je m’interroge sur la profondeur de notre effectif. Samedi soir, même Vahaamahin­a, le plus costaud de nos joueurs, a souffert de la comparaiso­n. Quant à Geoffrey Doumayrou, présenté comme le régulateur de notre ligne, il défend bien, se trompe peu, reste propre. Mais ça ne fait pas rêver, ça ne fait pas gagner. En conclusion, il faudra donc à ces Bleus trouver d’autres solutions que le jeu au pied ou les cellules de « gros » près des rucks. Parce qu’une victoire contre l’Argentine est non négociable : ce match doit nous permettre de prendre un avantage psychologi­que sur les Pumas en vue du Mondial, puisqu’ils sont dans notre poule. À vous de jouer, petits Bleus…

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