Parce que, derrière, les jeunes poussent fort
Ce fut un bol d’oxygène pour le rugby français. En juin, il s’est offert une éclaircie - au milieu d’un marasme vieux de trop longues saisons - avec le titre de champion de monde des moins de 20 ans. Une promesse pour l’avenir autant qu’une assurance pour le présent. Car c’est déjà demain. Si les Bleuets ont brillé cette année, c’est aussi parce que nombreux de leurs pensionnaires évoluaient régulièrement en Top 14 ou en Pro D2. Depuis leur sacre, lequel leur a apporté une exposition nouvelle, la tendance s’est renforcée. Au point de frapper déjà à la porte de Marcoussis. Le plus bel exemple ? Assurément le pilier droit Demba Bamba (20 ans), qui survole l’antichambre de l’élite tous les week-ends avec Brive, jusqu’à s’inviter dans le groupe de Jacques Brunel. S’il n’était pas sur la feuille de match contre l’Afrique du Sud, nul doute qu’il aura sa chance, tôt ou tard, et que sa seule présence est une respiration pour ce XV de France. Et une voie à suivre pour ses compagnons. « Nous sommes fiers de Demba et le rejoindre nous motive, nous assurait Romain Ntamack, titré aux côtés de Bamba, après le match des Barbarians samedi dernier. C’est bien d’engranger cette expérience pour être matures le plus vite possible, passer les caps et aider le XV de France à avoir de bons résultats. On a tous le même objectif : porter le maillot des Bleus un jour et si ça peut se faire avec le maximum de champions du monde moins de 20 ans, ce sera avec plaisir. »
SERVAT : « QUELQUES-UNS DISPUTERONT LE MONDIAL »
Ntamack, comme cinq autres rois de juin, était donc retenu avec les Baa-baas. Preuve que cette génération, décomplexée et ambitieuse, pousse. Ce qui ne peut qu’inciter leurs aînés à se bouger s’ils veulent retarder leur éclosion au plus haut niveau. Car, s’ils ne sont pas tous prêts pour la scène internationale, les appuis de Laporte, les étincelles de Joseph ou la solidité de Barassi contre les Tonga ont prouvé que certains n’en sont plus si loin. Ils pourraient, avec la vague des Dupont et Iturria déjà incontournables, lancer la révolte. En référence au groupe des Barbarians dans son ensemble, Ugo Mola, leur entraîneur pendant quelques jours, avouait : « Je ne ferai ni le plaisir ni l’offense aux joueurs que j’ai côtoyés une semaine, qui ne sont pas les miens, de dire qui jouera ou pas à très haut niveau. Mais je peux certifier qu’il y en a quatre ou cinq que vous verrez très vite. » Son adjoint William Servat d’ajouter : « Je vous assure que quelques-uns disputeront la prochaine Coupe du monde. »