Midi Olympique

UN TRAIT D’UNION

L’ENTRAÎNEUR DE L’AVIRON BAYONNAIS A BIEN CONNU CAMILLE LOPEZ ET NICOLAS SANCHEZ, LES DEUX OUVREURS QUI SE FERONT FACE SAMEDI SOIR À LILLE. ENTRE 2011 ET 2013, SOUS LES COULEURS DE L’UBB, C’EST LUI QUI A GÉRÉ LA CONCURRENC­E ENTRE CES DEUX-LÀ, MAIS QUI A A

- Par Arnaud BEURDELEY arnaud.beurdeley@midi-olympique.fr

« Il me tarde de voir ce que ça va donner ». L’impatience de Vincent Etcheto se mesure à son débit de parole. À l’évocation du duel qui s’annonce entre ses deux anciens protégés Nicolas Sanchez et Camille Lopez, l’ancien coach de l’UBB est intarissab­le. Durant deux ans, l’actuel entraîneur des trois-quarts de l’Aviron bayonnais a pris beaucoup de plaisir à travailler avec deux joueurs en devenir. « J’étais jeune entraîneur, je sortais de la formation, raconte-t-il. Et avec eux, j’étais dans la continuité. Ils avaient une soif d’apprentiss­age immense. C’était un régal »

À l’époque, Camille Lopez débarque de Mauléon en Fédérale 1, Nicolas Sanchez arrive d’Argentine. Pour ce dernier, c’est sa première expérience loin des siens, loin de ses origines. « En dehors des terrains, je n’ai que des souvenirs merveilleu­x, racontait-il en juin 2016 lorsque nous l’avions rencontré à Tucuman, sa ville de naissance. La vie française est fabuleuse. Et vivre à Bordeaux, j’ai vraiment adoré ça. Sur le terrain, cela a été différent parce que je ne jouais pas, tout simplement. Quand je jouais, cela ne se passait pas toujours bien. Et je recommença­is à ne pas jouer pendant un grand moment. Je n’ai jamais trouvé la confiance. » Lors de sa première saison, il ne joue qu’un seul match de Top 14, avant de se blesser gravement en Challenge cup. « Nico était un garçon pressé, se souvient Etcheto. Il estimait qu’il ne jouait pas assez. Pour moi, il n’était pas prêt. Il avait des idées préconçues. Il voulait jouer à sa manière. Surtout, il a eu du mal à revenir après sa blessure. Mais je me souviens qu’à l’entraîneme­nt, il survolait les débats car ce n’est pas le genre de joueur à faire dans la demi-mesure. » Il n’empêche, les chiffres témoignent : lors de la saison 2012/2013, Lopez débute dix huit matchs de Top 14, Sanchez seulement six. « Camille était plus à l’écoute, justifie encore Etcheto. Lui, c’est vraiment de la pâte à modeler. Mais la cohabitati­on entre nous trois s’était bien passée, même si Nico ne comprenait pas toujours pourquoi il ne jouait pas plus. » Lopez confirme : «C’était vraiment une concurrenc­e saine. Nous étions deux compétiteu­rs au même poste, deux mauvais perdants aussi. Pourtant, ça a toujours bien collé entre nous. Nico est un super mec, avec qui j’avais plaisir à m’entraîner. » Et Lopez d’ajouter sur la progressio­n de son concurrent de l’époque : « Je ne suis absolument pas surpris de le voir évoluer aujourd’hui à un tel niveau de performanc­e. À Bordeaux, il avait connu des ratés sur le terrain mais, à l’entraîneme­nt, je le voyais faire des choses incroyable­s. Vraiment, je n’exagère pas : c’était un phénomène ! Un mec doué, naturellem­ent. Il savait tout faire avec un ballon, son toucher de balle était incroyable. C’était déjà un joueur d’instinct, qui travaillai­t beaucoup sur la prise d’initiative très proche de la défense. Et son crochet intérieur était déjà redoutable ! En premier attaquant, il pouvait faire des ravages incroyable­s dans les défenses. C’est juste dommage que, à Bordeaux, il n’ait pas toujours réussi à reproduire cela en match. » Et Vincent Etcheto de conclure : « Aujourd’hui, Nico Sanchez est un des meilleurs ouvreurs au monde. Pour Camille, ce sera un beau défi de l’affronter même s’il est évidemment dépendant des joueurs placés autour de lui. Mais il me semble qu’on a vu certaines améliorati­ons samedi dernier dans le jeu de l’équipe de France...»

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