Midi Olympique

L’AUTRE GRAND CHOC

LES DEUX MEILLEURES ÉQUIPES DE 2018 VONT S’EXPLIQUER AVEC EN TOILE DE FOND, UN JOLI DUEL POUR LE TITRE DE MEILLEUR JOUEUR DU MONDE.

- Jonathan Sexton, à gauche, et Beauden Barrett, à droite, sont en lice pour le titre de meilleur joueur de l’année et voudront marquer ce sommet mondial de leur empreinte. Par Jérôme PRÉVÔT jerome.prevot@midi-olympique.fr À DUBLIN - Samedi 20 heures (TV :

OPhotos Icon Sport n a beaucoup parlé du dernier Angleterre - NouvelleZé­lande, à juste raison. Mais sur le plan statistiqu­e, le match entre les Irlandais et les All Blacks sera le vrai sommet de l’année 2018 : onze victoires en douze matchs pour les All Blacks (dont une victoire dans le Rugby Championsh­ip), neuf victoires en dix matchs pour les Verts, dont un grand chelem. Ces deux équations disent tout. Mais les Irlandais courront encore après une première historique. Ils n’ont toujours pas battu les All Blacks sur leur sol puisque le seul succès de leur histoire s’est déroulé sur terrain neutre : à Chicago, en 2016 (40-29). C’est vrai qu’ils n’ont sans doute jamais été aussi forts dans leur histoire, à un détail près : l’absence de Conor Murray, qui n’a toujours pas repris la compétitio­n et qui ne veut toujours pas expliquer de quoi il souffre. Sans le demi de mêlée du Munster (67 capes, plus cinq avec les Lions britanniqu­es), l’Irlande n’a pas la même force d’intimidati­on, c’est clair. Les deux remplaçant­s qui ont joué face à l’Argentine se sont montrés à leur avantage mais Kieran Marmion et Luke McGrath jouaient derrière un pack hyper-dominateur. On ne peut pas imaginer qu’ils auront le même confort samedi.

BARRETT A VÉCU EN IRLANDE

Les médias irlandais ont sorti une statistiqu­e étonnante : depuis cinq ans, les All Blacks ne mènent que de trois points (74-71) si l’on cumule tous les résultats. En fait, ça ne fait que trois matchs, dont l’incroyable test de 2013 (24-22) arraché à l’ultime minute par un essai de Crotty et une transforma­tion tentée deux fois par Cruden. Les gazettes ont aussi monté en épingle un duel Beauden Barrett-Jonny Sexton et son triplé historique (Europe, Ligue celte, grand chelem). Le titre de joueur de l’année pourrait se jouer entre eux deux. De plus, Beauden Barrett a vécu quelques années en Irlande avec sa famille. Il s’est montré élogieux au sujet de sa fugace patrie d’adoption : « C’est contre eux que j’ai débuté en 2012 (pour un 60-0, N.D.L.R.). Ensuite, je les ai retrouvé à trois reprises et j’étais à Chicago. C’est une équipe très intelligen­te, très créative. Contre nous, ils tentent toujours des trucs qu’on n’a jamais vu ailleurs. » Un discret compliment pour son compatriot­e Joe Schmidt, l’homme qui a transcendé le rugby irlandais.

À noter quand même que si on parle toujours de l’exploit de Chicago, la « revanche », quinze jours plus tard à Dublin, avait été très très chaude. Les All Blacks s’étaient imposés 21 à 9 dans un match considéré comme l’un des plus durs de l’histoire. Les All Blacks savent montrer qu’ils sont vexés sans avoir besoin de le dire. Hansen a conservé sa meilleure équipe, celle qui a remonté quinze points face à l’Angleterre avec juste Crotty qui remplace Sonny Bill Williams.

15. Larmour ; 14. Earls, 13. Addisson, 12. Aki, 11. Stockdale ;

10. Sexton, 9. Marmion ; 7. O’Brien, 8. Stander, 6. O’Mahony ; 5. Ryan,

4. Henderson ; 3. Furlong, 2. R. Best (cap.), J. Healy. 16. Cronin,

17. J. McGrath, 18. Porter, 19. Toner, 20. Leavy, 21. L. McGrath, 22. Carberry,

23. A. Conway.

15. McKenzie ; 14. B. Smith, 13. Goodhue, 12. Crotty,

11. R. Ioane ; 10. B. Barrett, 9. Aa. Smith ; 7. A. Savea, 8. Read (cap.), 6. Squire ;

5. Retallick, 4. S. Whitelock ; 3. O. Franks, 2. C. Taylor, 1. Tu’inukuafe.

16. Coles, 17. Tu’ungafasi, 18. Laulala, 19. Sc. Barrett, 20. Todd,

21. TJ Perenara, 22. Mo’unga, 23. Lienert-Brown.

Il s’est lui même qualifié de « petit garçon snob de l’Angleterre », comme pour couper l’herbe sous le pied de ses détracteur­s. Sam Skinner, nouveau venu dans le XV du Chardon, n’est effectivem­ent pas ce que l’on peut appeler un Écossais pure souche. Skinner est né, a grandi et a appris le rugby en Angleterre, à Exeter. C’est même pour le compte de la perfide Albion que Skinner fit ses débuts internatio­naux, avec les moins de 20 ans en 2015. Un an seulement après avoir débuté sa carrière pro avec les Chiefs d’Exeter. Tout au long de sa vie, Skinner a toujours été déchiré entre les deux pays. « Je suis éligible pour l’Écosse par le biais de mon père, qui est un pur Écossais à l’ancienne, raconte-t-il. Du coup, j’ai toujours supporté les deux nations : l’Écosse et l’Angleterre. Au vu de la rivalité qui les oppose, je pense que j’étais la seule personne dans ce cas ! Je revois mon père sauter sur le canapé à chaque fois que l’Écosse marquait… » Malgré tout, son paternel a préféré se « mettre en retrait » quand son fils dut faire un choix : continuer avec l’Angleterre ou rejoindre le Chardon. « J’ai longtemps cru que ce choix serait difficile à faire, raconte Skinner, mais ce ne fut pas le cas. Pas du tout en fait. Ce que je voulais plus que tout, c’était de rendre ma famille fière de moi. Donc j’ai choisi l’Écosse. »

Le jeune avant de 23 ans a donc signé ses grands débuts la semaine dernière, contre les Fidji. Titularisé au poste de deuxième ligne, Skinner a été de tous les combats, signant ainsi des débuts fracassant­s. De quoi donner envie à son sélectionn­eur Gregor Townsend de le titularise­r encore, mais au poste de flanker cette fois, histoire de muscler la troisième ligne pour répondre au défi physique que les Springboks imposeront à Murrayfiel­d. Et dire qu’il failli abandonner son rêve de devenir rugbyman en 2013 en raison d’un gabarit jugé trop frêle : « J’ai vraiment cru que j’allais arrêter. Et puis j’ai connu une dernière poussée de croissance, qui m’a encouragé à me donner une dernière chance. L’année suivante, j’ai intégré l’académie des Chiefs en même temps que je me suis inscris à l’université. À cette époque, je pesais 90 kg. Les dirigeants m’ont laissé le temps de travailler pour me développer. J’ai pris entre cinq et dix kilos en un an puis j’ai continuer à travailler pour obtenir un gabarit digne du Premiershi­p puis du niveau internatio­nal. » Aujourd’hui, Sam Skinner est un beau bébé de 1,96 m pour 111 kg et couvre indifférem­ment les postes de deuxième ou troisième ligne : « Je dois beaucoup à mes proches et à mes entraîneur­s qui m’ont toujours soutenus. J’ai baissé la tête et bossé comme un dératé, jusqu’au jour où je me suis dit : « Oh ! mon Dieu, qu’est-ce qui m’arrive ? » Aujourd’hui, le rêve du gamin snob anglais s’est réalisé. Il a été accepté sa nouvelle famille : « Je ne savais pas à quoi m’attendre en arrivant au camp d’entraîneme­nt… J’avais un peu d’appréhensi­on par rapport à mes origines anglaises. Mais ils se sont tous montrés très accueillan­ts. Et puis j’aime le jeu que pratique l’Écosse. Il ressemble beaucoup à celui d’Exeter, avec beaucoup de vitesse et d’intensité. »

15. Hogg ; 14. Seymour,

13. Jones, 12. Horne, 11. Maitland ;

10. Russell, 9. Laidlaw (cap.) ;

7. Watson, 8. Wilson, 6. Skinner ;

5. J. Gray, 4. Toolis ; 3. Nel, 2 McInally,

1. Reid. 16. Brown,

17. Dell, 18. Berghan, 19. Strauss,

20. Ritchie, 21. Price, 22. Hastings,

23. Harris.

15. W. Le Roux;

14. Nkosi, 13. Kriel, 12. De Allende,

11. Dyantyi; 10. Pollard, 9. De Klerk;

7. Vermeulen, 8. Whiteley, 6. Kolisi (cap.); 5. Mostert, 4. P. S. Du Toit;

3. Malherbe, 2. Marx, 1. Kitshoff.

16. Mbonambi,

17. Th. Du Toit, 18. Koch,

19. RG Snyman, 20. F. Louw, 21. Papier,

22. Jantjies, 23. Kolbe.

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