Midi Olympique

EST À UN TOURNANT

- Par Fabrice MICHELIER

Depuis dix ans, le rugby canadien est en déclin. » Ce constat sans appel est dressé par Jamie Cudmore. L’ancien deuxième ligne de Clermont, aujourd’hui manager d’Aixen-Provence (Pro D2), s’explique. « Au niveau de la Fédération, nous n’avons pas fait les bons choix pour faire grandir ce sport au Canada en l’installant par exemple dans les université­s et les lycées afin de permettre aux jeunes de progresser. » Résultat, le niveau a stagné voire régressé. « Pour faire une comparaiso­n, le rugby canadien a un niveau oscillant entre le championna­t Honneur et la Fédérale 1, pour les meilleurs clubs de la Côte ouest vers Vancouver », assure Cudmore. Lui qui a porté le maillot des Canucks à 43 reprises poursuit son analyse : « Mais les responsabl­es ne se rendent pas comptent de cela. Ils estiment que c’est bien. Mais dès que les joueurs arrivent en sélection, on ne peut que constater le gouffre qu’il existe avec les autres nations. Les choses évoluent depuis deux ans, avec certains investisse­ments, mais nous avons pris du retard. » Une situation qui pousse la génération actuelle à lutter lors du tournoi de repêchages de Marseille pour accrocher le dernier billet pour la Coupe du monde 2019 au Japon. Lors des phases de qualificat­ions, les Canucks sont tombés face aux États-Unis et à l’Uruguay. « Ce sont des pays qui ont réussi à mieux se structurer chez les jeunes. Au contraire de chez nous, où ils partent vers d’autres sports », enchérit Cudmore.

FAVORIS FACE À L’ALLEMAGNE

Ainsi, les Nord-Américains joueront un match couperet face à l’Allemagne, samedi. Un revers qui pourrait les priver du Mondial pour la première fois depuis la création de la compétitio­n en 1987. « Ce serait une catastroph­e », estime l’ancien Clermontoi­s. Mais après leur large succès bonifié face au Kenya lors de la première journée (65-19 avec dix essais inscrits), les Canadiens ont donc une potentiell­e « finale » à disputer face aux Allemands qui ont disposé de Hong Kong samedi (26-9) mais sans bonus. Et malgré leurs difficulté­s actuelles, les hommes de Kingsley Jones restent favoris. « Il faudra faire mieux que face au Kenya. L’Allemagne est très bien coaché et se montre solide sur les bases. Il faut faire attention », prévient cependant Cudmore. Avant de détailler les qualités de ses compatriot­es : « Nous avons des joueurs qui vont vite, avec notamment DTH Van der Merwe qui est une machine à essais (30 en 50 sélections). Mais aussi d’autres très bons joueurs comme Tyler Adron, le troisième ligne des Chiefs qui vient de prolonger là-bas en Super Rugby. » Des arguments nécessaire­s face à une équipe d’Allemagne qui fait office de miraculée. Après la crise interne lors de la saison passée, les Germanique­s disputent ces repêchages après les disqualifi­cations de la Roumanie, de l’Espagne et de la Belgique. Pour ce faire, ils ont éliminé le Portugal en barrages Europe en juin avant de perdre une double confrontat­ion contre les Samoa en juillet. Désormais, l’éphémère manager du RCT, Mike Ford, a pris les commandes de la sélection pour apporter son savoir et son expérience, en succédant à l’ancien pilier du Stade français, Pablo Lemoine, au sein d’un groupe qui dispose de quelques habitués de nos championna­ts comme Julius Nostdat (Aurillac) ou Christophe­r Hilsenbeck et Tim Menzel (Vannes).

Le vainqueur de cette rencontre aura neuf orteils au Japon (en cas d’égalité, les équipes seront départagée­s au goal-average). Il faudra ensuite disputer un dernier match (voir le programme complet ci-contre), face au Kenya pour les Allemands et Hong Kong pour le Canada. Une formalité. Ou presque. Avant de se préparer à une Coupe du monde qui les verra affronter la Nouvelle-Zélande, l’Afrique du Sud, l’Italie et la Namibie en phase de poule. Tout un programme.

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