DANS LA PEAU DU CHASSEUR

LES CORRÉZIENS RETROUVENT UN VISAGE BIEN CONNU CE DIMANCHE. ILS VOUDRONT MONTRER QU’ILS SONT CAPABLES D’IMPOSER LEUR JEU ET LEUR RYTHME À UN CONCURRENT DIRECT POUR LA PHASE FINALE.

Le lapsus n’est assurément pas fait exprès mais il est révélateur de ce que représente cette venue d’Oyonnax dimanche au Stadium municipal. « Cela va être un des matchs les plus difficiles depuis le début de saison. Car on a vraiment affaire à une équipe de Top 14… de Pro D2 je veux dire mais qui a le niveau pour jouer en Top 14. Oyonnax n’a pas eu beaucoup de changement dans son effectif. L’équipe a gardé la même envie de jouer avec une charnière qui créée beaucoup d’incertitudes notamment. Elle met de la vitesse et du déplacement dans leur jeu. C’est un adversaire très-très sérieux »

« OYO », TOUT SAUF UN INCONNU

Photo Icon Sport

Arnaud Mignardi sait de quoi il parle. Le CABCL et lui ont l’habitude, depuis plusieurs années maintenant, de croiser le fer avec Oyonnax, que ce soit en Pro D2 (comme en 2012-2013) ou ensuite en Top 14, voire même en Challenge Cup jusqu’à la saison dernière. L’expérimenté centre, qui fait figure de taulier indéboulonnable des lignes arrière au sein d’une équipe rajeunie (moins de 25 ans de moyenne d’âge pour rappel), voit pourtant, des différences structurelles avec les joueurs de l’Ain malgré les similitudes des parcours. « Sur l’aspect offensif, ils sont différents de nous, plus créateurs. Nous sommes plus rugueux, davantage basés sur la conquête et sur les efforts en mêlée. Ce sont deux styles différents qui vont s’affronter. » Au vu du début de saison, difficile de ne pas lui donner raison. Même si les Corréziens ont montré face à Nevers qu’ils étaient capable de produire aussi de très belles séquences et d’imprimer un rythme soutenu pendant cinquante minutes. Un rugby efficace, propre, sans fioritures, symbole des efforts répétés à l’entraînement. « On essaie de faire vivre le ballon avec la passe de plus. Cela change des pratiques des dernières années », précise Mignardi. Qui sait que ces cinquante minutes face à Nevers ont été également rendues possibles grâce à une très grosse âpreté défensive. Brive dispose de la deuxième meilleure défense du championnat et il est peu dire que le choc face à la meilleure attaque fait saliver.

UNE AGRESSIVITÉ À RETROUVER

Pour prendre le dessus dans cette opposition de styles, Brive devra, de pair avec sa défense, retrouver le sel de ce qui fait aussi son rugby. Sa fameuse agressivité, étonnamment absente à Carcassonne. « Nous étions complètement en dedans avec notre non-engagement », reconnaît le centre au bandeau, qui livre un constat lucide. « En Pro D2, il faut mettre le surplus d’agressivité, tout en restant discipliné pour régner sur les matchs. Si on n’est pas à 150 % dans l’engagement, on passe au travers. C’est ce qu’il s’est passé à Carcassonne et c’est ce qu’il s’était passé à Massy. » Deux échecs à l’extérieur, à même de piquer l’orgueil d’un groupe en train de se construire au fil des matchs. Un groupe qui semble affectionner tout particulièrement les rendez-vous avec les gros calibres. « On se rend compte, depuis quelque temps, qu’être favori ne nous réussit pas du tout. Je pense que nous aimons plutôt être en position de challenger. » Ça tombe bien : Oyonnax est devant au classement. La chasse est ouverte. Les joueurs ne font pas la différence entre Oyonnax et les équipes qu’ils ont affronté la saison passée. C’est un nouveau très gros morceau qui arrive, dans une saison très longue. À Carcassonne, nous avons donné trop de points face à une équipe qui a mis de la dureté dans son jeu. Là, on sait qu’Oyonnax est une équipe très bien organisée, avec des joueurs de grand talents qui peuvent faire la différence à tout moment. Notre collectif doit savoir répondre à cela. Avec Brive, nous nous connaissons très bien mais ce match sera forcément différent des précédents. Nous savons qu’un gros défi nous attend mais nos deux derniers matchs nous ont apporté de la confiance. Ces deux victoires nous ont fait franchir un cap. Nous avons des certitudes sur notre jeu. Nous savons ce qu’il faut faire et nous aborderons ce match en cherchant à imposer notre jeu.