LE DEVOIR D’ENCHAÎNER

AU SORTIR D’UN BONUS DÉFENSIF MÉRITÉ À COLOMIERS, LE STADE VA DEVOIR PASSER LA VITESSE SUPÉRIEURE FACE À MONT-DE-MARSAN

Les Aurillacois ont partiellement répondu aux attentes la semaine dernière. Partiellement, car à y regarder de plus près, la victoire leur tendait les bras. Sans ces petites erreurs payées cash par un groupe pas encore totalement en confiance, le voyage dans le Haute-Garonne aurait mérité mieux. Mais ce qui est fait est fait et ce soir, c’est une autre histoire. L’histoire de vingt-trois joueurs tenus de hausser sérieusement leur niveau de jeu pour proposer, enfin, une partition complète. La constance souhaitée par le staff n’est peut-être pas encore présente, mais la semaine dernière, il y a eu de la cohérence sur la durée.

Maintenant, un point c’est toujours ça de pris, mais il faut surtout confirmer par une prestation plus-plus à la maison. Enchaîner deux bonnes performances, cela n’est plus arrivé depuis un moment aux Aurillacois. La venue du leader peut avoir enfin un effet libérateur. Il y a un mois de cela, les coéquipiers de Paul Boisset allaient chercher leur premier point de bonus défensif à Biarritz, en jouant un mi-temps, avant de faire plier Montauban à la maison. Derrière, la misère, notamment en termes de jeu. La copie rendue à Colomiers peut apporter du baume au coeur aux supporters cantalous, mais à la seule condition de battre Mont-de-Marsan, rien que ça, et si possible avec la manière, est-ce trop en demander ? Pas sûr quand on sait de quoi est capable ce groupe, même sans ses internationaux. Reste à savoir quel Aurillac entrera sur la pelouse ce soir.

« ON A TROP BESOIN DE POINTS »

« C’est vrai, nous sommes en dents de scie pour l’instant. J’espère que le visage du Stade aurillacois, ce soir, sera celui que l’on aime : ambitieux sur le jeu, agressif sur l’adversaire. Ce que l’on a vu à Colomiers et ce match nous ont fait du bien », annonce Thierry Peuchlestrade. Aurillac conquérant, Aurillac qui se donne une chance de rivaliser à l’extérieur parce que la conquête est là. Même si la touche laisse encore à désirer l’animation est là, parce que les Aurillacois sont présents dans le combat.

Mais Aurillac reste fragile, comme souvent, car sous la pression d’une défaite déjà concédée trop tôt à domicile. « Nous n’avons plus le droit à l’erreur, confirme le technicien. On va jouer une grosse équipe, la tâche est lourde. On s’y prépare et il est interdit de penser à la défaite. »

Rigueur, ambition, les Aurillacois ont les cartes, voire les armes en mains pour faire plier les Montois à Jean-Alric. Aurillac a toujours su se sublimer contre les « grosses » écuries. Bien sûr, rien n’est facile, mais franchement, quand Aurillac joue, ça a de la gueule. Alors jouez messieurs ! Nous venons d’enchaîner deux victoires consécutives, c’est bon pour la confiance. Maintenant il faut retrouver en déplacement l’efficacité que nous avons un peu perdue ces derniers temps. Ce championnat est très serré, et ce qui va faire la différence, ce sont les résultats à l’extérieur. Quand on est premiers, on est attendu partout et cela rajoute une certaine pression, d’autant qu’Aurillac a besoin de points et possède toujours les mêmes qualités avec, en particulier, une conquête très organisée. Il faudra mettre beaucoup d’investissement dans les secteurs de base pour espérer ramener quelque chose. Le scénario idéal serait de commencer fort pour les faire douter, mais ce ne sera sûrement pas aussi simple. Une victoire nous ferait basculer définitivement vers le haut, il faudra tout donner en sachant que nous avons une semaine de repos derrière. Danré Gerber, Clément Otazo et Rémi Tales sur le flanc, les Montois ont accueilli cette semaine Romuald Séguy, le Perpignanais, comme joker médical au poste d’ouvreur. Mais pour ce déplacement à Aurillac, ce n’est pas lui qui sera titulaire, mais bien Nathan Courtade, remplaçant la semaine passée et entré rapidement en cours de match suite à la commotion de l’ancien racingman. On rendra grâce au staff montois d’avoir fait de nouveau confiance au jeune ouvreur qui a donné entièrement satisfaction face à Vannes. Pour l’ouvreur espoir, cette promotion n’était pas attendue si tôt : « C’est une grosse responsabilité. En début de saison, je ne m’attendais pas forcément à me retrouver là, mais je travaille pour cela. Alors je vais essayer d’assumer, et tout faire pour aider l’équipe à ramener une victoire. »

Nathan, formé au Stade montois dès l’école de rugby, voit son rêve devenir réalité, mais il reste très lucide sur ce qui l’attend dans le Cantal ; « Aurillac est une équipe très difficile à jouer, agressive, avec des lancements de jeu dangereux. Je me concentre déjà sur le premier ballon, la première passe. Je sais que je vais pouvoir m’appuyer sur mes coéquipiers, mais la pression sera quand même présente jusqu’au coup d’envoi. »

Cette pression, Nathan l’avait déjà la semaine passée, ce qui ne l’a pas empêché de faire une prestation pleine de justesse. On lui souhaite la même réussite à Jean-Alric, pour confirmer un talent naissant autant que la qualité de la formation montoise.