Midi Olympique

Thomas Ceyte, la valeur sûre

- Photo AD A. D.

C’est le propre des victoires, même poussives, de redonner confiance, qui plus est lorsque les temps sont durs et que la pression, forte, et endogène se fait ressentir. Colomiers a donc réussi vendredi dernier à sortir un peu la tête de l’eau. L’équipe du président Carré s’attaque désormais à un col de première catégorie. Qui n’avait pas laissé de bons souvenirs la saison dernière.

BATAILLER FERME ET NE PAS FAIRE DE CADEAUX

« Personnell­ement, j’ai encore les souvenirs du match que nous avions perdu à domicile contre eux (3-29, le 19 octobre 2017 N.D.L.R). Ils avaient pris cinq points et le bonus offensif, cela nous a fait très mal. Nous avions loupé deux, trois choses et nous avions donné des essais faciles… », se remémore le talonneur Agustin Costa Repetto, de retour aux affaires depuis trois rencontres.Victime d’une entorse du ligament latéral externe du genou droit après le match de Carcassonn­e début septembre, qui lui a fait louper plus d’un mois de compétitio­n, l’un des papas (il a 35 ans, bientôt 36 en décembre) du huit de devant de la Colombe s’attend une nouvelle fois à batailler ferme. Expert en finition de l’arme redoutable des ballons portés, une des forces de la Colombe, celui qui fut appelé à trois reprises en 2005 avec les Pumas, a déjà inscrit deux essais cette saison, encore loin toutefois des sept de l’an dernier, record à battre.

Engagé jusqu’en 2020 avec Colomiers, le talonneur, qui a commencé à suivre des cours pour être entraîneur plus tard, reconnaît une appétence toute particuliè­re pour la ligne d’en-but. « Comme je l’ai dit à ma femme, j’ai le bon coup d’oeil lorsque nous nous approchons des cinq mètres adverses », délivre tout en malice le porteño, fervent supporter de Boca Juniors, formé au club de rugby de Los Matreros dans la banlieue ouest de Buenos Aires. Pour sa troisième saison sous les couleurs haut-garonnaise­s, après une expérience aux Harlequins comme joker médical (2007-2008), en Italie (Padoue et Mogliano de 2008 à 2014) puis Tarbes (20142016), Costa Repetto ne désespère pas de la situation actuelle. « La confiance est revenue après Aurillac, et franchemen­t elle me fait espérer une autre possibilit­é que celle de jouer le maintien. » Il faudra avant tout passer l’obstacle neversois. Le duel que Thomas Ceyte livra, vendredi dernier, au Montalbana­is Sergei Sergueev, constitua l’un des piments de ce match, conclu par une victoire des Neversois au bout du suspense. À cette occasion, le deuxième ligne nivernais prouva qu’il était taillé pour le combat. Son gabarit, 1,96 m pour 117 kg, l’autorise à rivaliser dans le registre de la puissance, de souvent dominer les airs, et lui permet aussi d’avaler les kilomètres. Sa capacité de déplacemen­t colle parfaiteme­nt au style de jeu des Bourguigno­ns dont le rythme doit leur permettre de déstabilis­er l’adversaire le plus souvent possible.

Écarté des terrains jusqu’à la quatrième journée, à cause d’une luxation acromio claviculai­re gauche qu’il s’était donnée sur la dernière action du second match amical face à Massy, le natif d’Aubenas disputa les 21 minutes finales du cinquième tour, à Aurillac, en guise de reprise. Depuis, valeur sûre, il a enchaîné sans discontinu­er les feuilles de matchs, signant même quatre matchs complets, performanc­es qui font de lui l’un des éléments clés du paquet nivernais.

Arrivé à Nevers la saison passée, en provenance de Dax, Thomas Ceyte, passé auparavant par Aubenas et Béziers, peut évoluer à gauche comme à droite. Sous contrat avec le club neversois va jusqu’en 2021. Il compte bien poursuivre sur sa (belle) lancée après un premier exercice qu’il juge, personnell­ement, en demi-teinte.

« Nous avançons, Nous nous étions pas mal concentrés sur le fait de ne pas subir la pression adverse. Désormais, nous arrivons mieux à déplacer les équipes et à avancer. L’objectif est de réussir à aérer un peu notre jeu et à trouver de la variété. »

DES ESSAIS APRÈS LES PÉNALITÉS ?

Souvent les opposants des Burgiens ont concrétisé plus rapidement leurs occasions. « Nos adversaire­s sont un peu plus réalistes que nous, constate le centre. Face à Colomiers par exemple, je pense qu’il y avait la place pour mettre des essais. Souvent, on ne repart qu’avec une pénalité. C’est pour cela que l’on ne crée pas des écarts. Cela donne une impression d’attaque et de mouvement général faibles alors que ce n’est pas la vérité. » Pour trouver le chemin du succès, Bourg s’est appliqué à faire les choses dans l’ordre. Et donc à inscrire les points au pied quand il le fallait pour nourrir le score. Bourg a d’ailleurs construit trois succès à domicile (Provence, Massy, Colomiers) en ne marquant qu’un seul essai (Perrin contre Massy). Sur le plan comptable, un nouveau succès engrangé au « pied » serait forcément une bonne chose. Mais un succès agrémenté d’essais marquerait véritablem­ent un nouveau cap. Fabien Perrin esquisse un sourire : « On va tout envoyer ! »

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