DANS LA SPIRALE DE LA DÉFAITE
APRÈS HUIT JOURNÉES, L’AS TOURNEFEUILLE NE COMPTE QUE DES DÉFAITES CUISANTES LORS DES DEUX DERNIÈRES JOURNÉES. LE CLUB RECONNAÎT UNE SITUATION CRITIQUE, MAIS PAS DÉSESPÉRÉE.
Dimanche, le championnat du deuxième échelon fédéral va disputer sa neuvième journée. À ce jour, au sein des quatre-vingt-seize équipes engagées à ce niveau de compétition, trois sont en quête d’une première victoire. Ainsi, Bellegarde, Salanque-Côte radieuse et Tournefeuille constituent ce trio des malchanceux. Dans l’Ouest toulousain, la situation de l’AS Tournefeuille est d’autant plus surprenante puisqu’il y a deux saisons, le club marchait sur l’eau du succès. Son équipe fanion avait atteint les demi-finales du championnat de France et validé son billet pour la Fédérale 2, sa formation Balandrade avait été sacrée championne de France et son équipe moins de 14 ans s’était qualifiée pour la très prisée finale du Super Challenge de France-Midi Olympique. Ce club très sain sportivement connaît en ce moment une panne de résultats avec son équipe fanion.
Après huit journées, elle occupe la dernière place à neuf points, du dernier non relégable Casteljaloux. De plus, lors des deux dernières journées, elle reste sur deux cuisantes défaites. Il y a quinze jours à Layrac, elle a encaissé un cinglant (44-6). Dimanche dernier, sur sa propre pelouse, l’équipe visiteuse de l’Astarac (Miélan-Mirande-Rabastens) coachée par Henri Broncan, a laissé une addition plus que salée (45-6). Défaite qui a pour conséquence de conforter les Haut-Garonnais au fond du classement et de plomber un peu plus le moral du groupe.
NEUF DÉPARTS À L’INTERSAISON
En milieu de tableau, la saison écoulée, comment le groupe est passé sans transition d’une place acceptable à celle du dernier du classement ? « Sincèrement, on savait que la saison allait être sportivement dure, mais on ne pensait pas souffrir autant, soutient le directeur sportif, Nicolas Berdja. Déjà à l’intersaison, neuf équipiers premiers sont partis. Nous avons décidé de faire monter en équipe fanion des anciens Bélascain. Ils ont de la qualité, de l’envie, mais ils manquent cruellement d’expérience à ce niveau qu’est la Fédérale 2. Quand on rencontre des équipes du calibre de Coarraze-Nay, MiélanMirande-Rabastens, on ne peut pas forcément tenir la distance pendant quatre-vingts minutes. Nous avons également perdu trois rencontres sur une petite marge face à Balma (33-35), Lourdes (23-26) et Casteljaloux (8-13). Ce sont des rencontres que nous pouvions aussi bien remporter. Psychologiquement, ces courtes défaites ont entamé la confiance du groupe. Ces trois matchs perdus, on les traîne comme des boulets. »
L’AS Tournefeuille est dans une situation critique, mais pas encore désespérée. Le bureau a maintenu sa confiance au duo d’entraîneurs et attend au plus vite de décrocher un premier succès qui pourrait vraiment lancer la saison. Dimanche, ça paraît compromis à Lombez-Samatan, le nouveau leader de la poule. Reste que les Tournefeuillais ne vont pas se rendre dans la Save avec le statut de la victime expiatoire. Ils ne pensent pas encore à un avenir en Fédérale 3.
Vous êtes dans le peloton de tête de cette poule 14 de Fédérale 3 très relevée. Vous devez être heureux ?
Oui, nous sommes globalement satisfaits de notre début de saison. L’équipe a mis un peu de temps pour trouver la bonne carburation après notre arrivée car nous avons voulu changer sa façon de jouer. La saison dernière, cette équipe pratiquait un rugby de destruction, à zéro passe, où les joueurs passaient par le sol avant même d’avoir été plaqués. Ce plan de jeu est respectable mais il ne correspond en rien à notre philosophie. Nous voulons que notre équipe développe un rugby de mouvement, avec de la vitesse et du jeu debout. On est là pour se faire plaisir, non ?
Et cela vous réussit…
Oui. On a pris de grosses équipes d’entrée de jeu et on a eu un peu de mal à lancer notre saison. Et puis les joueurs ont commencé à assimiler le plan de jeu que nous voulions mettre en place et les résultats probants ont commencé à arriver. Nous étions sur une série de cinq victoires consécutives, dont trois à l’extérieur. Pas mal, non ? Et puis, dimanche dernier…
Que s’est-il passé ?
Nous sommes tombés sur une bonne équipe de Navarrenx qui a su nous faire déjouer. On a pris une bonne fessée, quasiment quarante points. Grâce à notre série de victoires, nous nous sommes sentis forts, la « B » a passé 35 points à la leur pendant que la première s’échauffait… On s’est vus trop beaux. Et on s’est fait punir. Ils nous ont pris sur le combat et on n’a pas su réagir.
Est-ce un mal pour un bien ?
Oui, il faut parfois savoir perdre. Cette bonne fessée peut nous faire rebondir. Photo DR Cela nous donne du grain à moudre pour cette semaine d’entraînement.
Vous êtes indissociable de votre collègue et ami Thierry Ferrand avec qui vous collaborez depuis longtemps…
Oui, on se connaît parfaitement maintenant. On a travaillé ensemble pendant cinq ans à Peyrehorade avec pour objectif de faire remonter le club en Fédérale 2. Nous avons mis deux ans à y arriver. Lorsque l’on a annoncé que notre collaboration avec Peyrehorade s’achèverait à la fin de la saison passée, on savait que l’on repartirait sur un projet à deux ou que l’on ne repartirait pas. Soustons s’est positionné rapidement. On voit le rugby de la même façon avec Thierry. On covoiture pour aller aux entraînements, nos bagnoles sont nos bureaux et on passe beaucoup de temps ensemble !
Au vu de votre CV dans le coin, on se doute que les Soustonnais ne vous ont pas recrutés pour rester en Fédérale 3…
C’est vrai, nous avons pour objectif de faire monter le club à moyen terme. Je pense que Rion-dès-Landes sera dur à aller chercher pour la première place car ils se sont vraiment bien renforcés. On aimerait accrocher la deuxième place pour nous ouvrir un peu le tableau de la phase finale mais l’objectif premier sera de se qualifier avant tout. L’an dernier, le club était qualifiable quasiment toute la saison avant de se faire coiffer sur le poteau. L’idée c’est de ne pas revivre ça ! Le club est prêt et déjà bien structuré. Ça vit très bien, ça fourmille de bénévoles, c’est convivial comme savent faire les Landais !