De bout en bout
7 septembre 2007. Le jour tant attendu par toute la France du rugby est arrivé : les Bleus lancent leur Mondial au Stade de France face à l’Argentine. Mais la soirée tourne au fiasco. Les hommes de Bernard Laporte, Jacques Brunel et Bernard Viviès passent à côté de leur sujet (17-12). Les Pumas, accrocheurs et opportunistes par l’intermédiaire de Ignacio Corletto, s’engouffrent dans la brèche et placent d’entrée les Tricolores au pied du mur. Avant le match, Jacques Brunel avait pourtant prévenu de la qualité de l’adversaire : « Le problème avec les Argentins est que certains joueurs ont du talent et que les autres ont beaucoup de talent. » Après la rencontre, l’entraîneur des avants analysait avec dépit la domination argentine dans les rucks, un des secteurs clés du match :
« Nous avons eu du mal à mettre de la vitesse à cause des mauvaises libérations de balle. Qui a été laxiste ? Nous ou l’arbitre ? » Pour le reste, avec quatre ballons volés en touche et trois mêlées récupérées, son paquet d’avants avait largement rempli sa mission. En vain. Le sélectionneur Bernard Laporte pointait de son côté du doigt le mental de ses troupes :
« L’importance de l’événement a mis une certaine pression qui a engendré une fébrilité, une fragilité, un manque de lucidité. Et nous avons subi. Nous n’avons pas été à la hauteur de ce que nous sommes d’habitude. »
Lors des retrouvailles, un mois et demi après, dans le cadre du match pour la troisième place, le cauchemar s’était répété, amplifié même. Avec, au final, un tableau d’affichage sans appel, 34 à 10, en faveur d’Agustin Pichot et ses partenaires. Jacques Brunel avait à cette occasion vécu sa grande dernière au sein de l’encadrement du XV de France. Du moins le pensait-on alors...