Ses matchs face aux Pumas
LPhotos Icon Sport a France et l’Argentine sont, au fil du temps, devenus des rivaux très intimes, au rapport de force équilibré. En vingt ans, les deux sélections se sont affrontées à vingt reprises. Le bilan ? Dix victoires de chaque côté. Sur la dernière décennie, la lutte reste âpre, très serrée : les Tricolores mènent cinq succès à quatre. Il est loin le temps où les Pumas étaient d’aimables adversaires, faciles à dompter, pour les Bleus.
L’actuel sélectionneur, Jacques Brunel, affiche des statistiques nettement moins flatteuses face à l’adversaire en question : en dix confrontations sur la scène internationale, avec le XV de France, dans le costume d’entraîneur des avants, puis avec la Squadra Azzurra, comme numéro 1, il est sorti vainqueur à une seule reprise devant le cousin latin. La majorité des défaites lui a laissé un goût amer avec un écart moyen de 6,6 points au tableau d’affichage. Et à la fin, Jacques Brunel perd à chaque fois ou presque…
MÊME LES BLACKS LUI RÉUSSISSENT PLUS…
Quatre ans et trois jours après la dernière déception argentine, du côté de Gênes, avec l’Italie, Jacques Brunel va de nouveau croiser la route de sa principale bête noire. Même face à la Nouvelle-Zélande (une victoire et un nul), l’Australie (trois victoires) et l’Afrique du Sud (cinq victoires), il a connu davantage de joies. Son surprenant ratio d’un succès en dix matchs face aux Pumas ne préfigure évidemment en rien du dénouement de la rencontre de samedi. Les hommes ont changé dans les deux camps, le contexte ne ressemble en rien à ceux d’avant. Ce passif n’en a pas moins marqué son histoire personnelle (tout particulièrement le Mondial 2007) comme il témoigne, en filigrane, de la capacité des Pumas, accrocheurs, agressifs, solides mentalement, à répondre aux défis, génération après génération. Il ajoute aussi un supplément de piment à un rendez-vous déjà capital à moins d’un an de la Coupe du monde au Japon… où l’Albiceleste attendra de pied ferme Guilhem Guirado et ses partenaires pour un choc sans nul doute décisif pour la qualification. Un succès à Lille permettrait au sorcier gersois d’inverser la spirale négative en vue de ces énièmes retrouvailles. À Buenos Aires le 15 juin 2002, Argentine - France 28-27. À Buenos Aires le 14 juin 2003, Argentine - France 10-6. À Buenos Aires le 20 juin 2003, Argentine - France 33-32. À Marseille le 20 novembre 2004, France - Argentine 14-24. À Saint-Denis le 25 novembre 2006, France - Argentine 27-26. À Saint-Denis le 7 septembre 2007, France - Argentine 12-17. À Paris le 19 octobre 2007, France - Argentine 10-34.
À San Juan le 9 juin 2012, Argentine - Italie 37-22. À Rome le 23 novembre 2013, Italie - Argentine 14-19. À Gênes le 14 novembre 2014, Italie - Argentine 18-20. À la tête de la Squadra Azzurra, de 2012 à 2016, Jacques Brunel ne sera pas parvenu à décrocher de succès de prestige face à une nation majeure de l’hémisphère Sud. Pourtant, il s’est trouvé à deux doigts de l’emporter face à l’Argentine et ce, à deux reprises. Après une large défaite à San Juan en juin 2012 (37-22), les deux sélections s’affrontent à Rome le 23 novembre 2013. Après une première période sérieuse, Michele Campagnaro permet à la Squadra de prendre les devants à l’heure de jeu. Mais l’expérience argentine et sa propre fébrilité la privent de la victoire : Nicolas Sanchez inscrit deux pénalités et les Pumas s’imposent 14-19. Un an plus tard, les Transalpins réalisent l’entame idéale avec un avantage de neuf points après vingt minutes de jeu (12-3). Mais une fois encore, progressivement, l’Italie se délite et craque pour s’incliner 18 à 20. « Quelle amertume ! C’est plus nous qui avons perdu que l’Argentine qui a gagné », se désole Jacques Brunel après cette énième désillusion. Encore raté !