UN AN POUR ESPÉRER
LA RENCONTRE DE SAMEDI A MIS BEAUCOUP DE BAUME AU COEUR BLEU. UNE BASE SUR LAQUELLE CONSTRUIRE, POUR ÉLEVER LA JAUGE DE L’INTENSITÉ.
Les Bleus, en battant l’Argentine, ne sont pas soudainement devenus les terreurs de la planète ovale. Ils ont assuré, certes, en même temps qu’ils se sont rassurés eux-mêmes sur leur capacité à construire un match, patiemment, et à le tenir pendant 80 minutes. À ce stade du chantier, on s’en satisfait amplement, en même temps qu’on applaudit quelques prestations individuelles de très haut niveau. Mais le constat ne suffit pas à panser dix-huit mois de disette (deux victoires en douze matchs avant ce succès lillois). En battant l’Argentine, les Bleus ont surtout posé (enfin) la première pierre d’un chemin encore long et qui les conduira, dans un an, à retrouver ces Pumas en ouverture de leur Coupe du monde.
UN OEIL SUR IRLANDE - NOUVELLE-ZÉLANDE…
En même temps que les Bleus se lançaient dans leur confrontation latine, les Irlandais tenaient tête aux All Blacks, à Dublin, dans la deuxième mi-temps d’une rencontre entamée une heure plus tôt. Le match des numéros 1 de chaque hémisphère, dont le contraste avec la partition lilloise demeurait assez net. Pour preuve, un chiffre : sur l’ensemble de la rencontre, Français et Argentins ont cumulé 189 plaquages. Dans le même temps, à Dublin, Irlandais et NéoZélandais en distribuaient plus de 180 chacun (188 pour les Irlandais et 198 pour les All Blacks avec, à chaque fois, un taux réussite élevé) Un rapport du simple au double qui en dit long sur l’écart d’intensité entre les deux rencontres. Rédhibitoire ? Bien sûr que non. Aucun match ne ressemble à un autre et il faut reconnaître aux Bleus cette faculté à ralentir le jeu adverse, en imposant leur forte densité physique. Surtout, les Français ont une année encore pour élever le curseur et se présenter fin prêts, en septembre 2019, à relever ce défi d’intensité collective. C’est court, bien sûr. Mais ce n’est pas insurmontable.