Midi Olympique

« Cette équipe a du talent »

POUR LE PATRON DU RUGBY FRANÇAIS, IL N’EST PAS QUESTION DE FAIRE L’IMPASSE SUR LA COUPE DU MONDE 2019. LES BLEUS, COMME LES BLEUES D’AILLEURS, SE DOIVENT DE REMPORTER LE PLUS DE MATCHS POSSIBLE.

- Propos recueillis par Pierre-Laurent GOU pierre-laurent.gou@midi-olympique.fr

Faut-il encore croire à un bon parcours lors du Mondial 2019 japonais avec ce groupe ?

C’est ce que je leur ai dit samedi soir après le match. Cette victoire ne doit pas être sans lendemain, il faut qu’elle soit un catalyseur d’énergie pour toute leur année 2019. Quelques semaines après l’Afrique du Sud, l’Irlande vient de battre les Blacks. C’est qu’ils ne sont donc pas imbattable­s. Au-dessus de tout le monde oui, mais pas inaccessib­les sur un match. Les deux adversaire­s qui ont battu la Nouvelle-Zélande, ce sont deux équipes que le XV de France aurait pu ou dû battre. En cette année 2018, les Bleus ont démontré qu’ils pouvaient rivaliser avec les meilleurs. Ils ont du talent et l’ont démontré face aux Pumas.

Enfin, serait-on tenté de dire ?

Oui mais ils marquent quand même trois essais dont deux construits. Je remarque aussi le volume de jeu qu’ils ont produit. Samedi, à Lille, nous avons vu du rugby. Ils ont démontré qu’ils étaient de très bons joueurs de rugby.

Ce groupe semble porté par quelques leaders garants d’un état d’esprit ?

Effectivem­ent et le mérite en revient à Guilhem Guirado ou à Mathieu Bastareaud qui ont maintenu la barre. Il n’y a pas de grande équipe sans cadres. Jusqu’à présent, en 2018, nous avions un état d’esprit. Durant cet automne, nous avons une équipe. Nous avons avancé. Les joueurs aussi. Certains n’ont pas hésité à se mettre en danger et à sortir de leur routine, je pense à Yoann Maestri ou Gaël Fickou. Non pas qu’il faille quitter Toulouse pour progresser mais dans la logique de leur carrière, ils ont bousculé leurs habitudes, changé leur quotidien. Ils se sont remis en cause et cela paie. On le voit aussi avec un garçon comme Maxime Médard, qui, face à l’Afrique du Sud, avait été précieux. Il y a plus d’investisse­ment de leur part. Ces joueurs tirent l’équipe vers le haut.

Quel doit être l’objectif en 2019 ?

Le court terme est important. Bien finir cette séquence face aux Fidji, après, bien aborder le Tournoi. Le XV de France doit remporter des rencontres. C’est comme cela qu’il amènera de nouveau des gosses sur les terrains de rugby. On le voit avec les filles. Elles gagnent, signent des exploits comme samedi à Grenoble, bravo à elles, et pour la deuxième année consécutiv­e on va finir avec une croissance à plus de 20 % sur les licenciées. Les équipes de France restent les locomotive­s de notre sport. Quand elles vont bien…

Pas question pour vous de faire du Mondial 2019 une compétitio­n préparatoi­re en vue de 2023 ?

Vous plaisantez ? J’ai dirigé l’équipe de France sur deux Coupes du monde et je l’ai commenté par deux fois. Même si disputer une Coupe du monde sur ses propres terres est peut-être ce qu’il y a de mieux, un Mondial n’arrive que tous les quatre ans. Je ne vais pas cracher sur un bon parcours au Mondial au Japon. Pas question de le sacrifier.

Quel serait un bon parcours ?

Nous sommes tombés dans une poule très difficile, avec l‘Angleterre et l’Argentine qui seront compétitif­s dans un an. À nous de l’être et de tout faire pour nous qualifier en quarts de finale.

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