Midi Olympique

DÉFENSE D’ENTRÉE

- Nous avons revu cette première victoire française depuis huit mois avec un Argentin, l’ancien pilier des Pumas Mauricio Reggiardo (48 ans, 50 sélections). L’actuel manager d’Agen était à Lille de vendredi à dimanche, où il a rejoint son ami, le sélectionn

Mauricio Reggiardo n’a pas été étonné de la nette victoire du XV de France samedi soir au stade Pierre-Mauroy. C’est l’une des premières choses qu’il nous a dites, lorsque nous nous sommes retrouvés dimanche matin, aux alentours de 10 heures dans le hall de son hôtel lillois. « Je n’avais pas trouvé les Français mauvais contre l’Afrique du Sud, ils avaient même fait un bon match à mon sens. Les gens m’ont semblé très sévères avec eux, nous confiait-il. Cette victoire contre l’Argentine s’inscrit dans la continuité de la performanc­e contre les Springboks. J’ai la sensation que l’équipe de France avait vraiment besoin de faire un match comme ça et que ça va lui faire beaucoup de bien pour la suite. Jusque-là, il lui manquait le petit plus qui fait tomber le rebond du bon côté. La chance, ça se mérite et peut-être les Français ont-ils mérité d’avoir les bons rebonds, cette fois… » Alors les Pumas ont eu beau totaliser 58 % de possession et 55 % de domination territoria­le sur l’ensemble de la rencontre, le succès français ne souffre aucune contestati­on selon le technicien : « Ces chiffres prouvent que la défense tricolore a été très bonne. C’était la clé du match. On sentait les Argentins impuissant­s. Ils faisaient un, deux ou trois temps de jeu et ensuite, soit ils perdaient le ballon, soit ils se mettaient dans des conditions défavorabl­es. Le premier rideau tricolore a été très costaud. D’ailleurs, le seul essai argentin a été inscrit alors que le match avait à peine commencé avec un défenseur en moins côté français vu que Médard était au sol en train d’être soigné. C’était juste un surnombre très bien joué par les Pumas. »

La différence, entre ce match qui finit bien et tous les autres qui ont fini mal ces derniers mois ? La vitesse qu’a réussi à mettre cette équipe de France dans sa rencontre. « Chaque fois que les Français avaient le ballon, on sentait du danger, qui venait de Gaël Fickou, qui venait de Yoann Huget, qui venait de Teddy Thomas…, reprenait le futur manager de Castres. Ce danger, les Bleus ne l’avaient pas porté depuis longtemps. On sentait une bonne énergie et des mecs déterminés. C’est quoi, la déterminat­ion ? C’est l’envie de faire les choses en équipe, ensemble. C’était flagrant samedi soir. En face, j’ai eu le sentiment que l’Argentine ne faisait que résister. Il y a eu cet essai d’entrée et une ou deux occasions mais sincèremen­t, on voyait bien qu’on était sur le fil en permanence. En fin de match, d’ailleurs, le XV de France avait pris l’ascendant dans tous les secteurs. »

Mis sous pression, les Pumas ont craqué à l’heure de jeu, sur un exploit venu d’ailleurs de Gaël Fickou qui offrait le doublé à Teddy Thomas (48e), quelques ballons grattés exactement où et quand il le fallait (Bastareaud, 65e) ou une mêlée complèteme­nt enfoncée qui finissait de les enterrer (75e). « Franchemen­t, j’ai trouvé la France très costaud », livrait Mauricio Reggiardo en conclusion. Ça fait du bien, d’entendre parler des Bleus de cette façon…

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