Midi Olympique

VIPÈRE AUX POINGS

PLUS DISCRET À LILLE QU’IL NE LE FUT LORS DE SES PRÉCÉDENTS AFFRONTEME­NTS AVEC LES BLEUS, TOMAS LAVANINI RESTE NÉANMOINS UNE PIÈCE MAÎTRESSE DU PACK ARGENTIN…

- M. D.

On n’oublie trop souvent que malgré ses cinquante sélections en équipe d’Argentine,Tomas Lavanini (2,01 m et 135 kg) n’a que 25 ans. Moins tranchant à Lille qu’il ne le fut lors de ses derniers affronteme­nts avec les avants tricolores (son mano à mano avec Pascal Papé, en 2014, avait fait couler beaucoup d’encre…), l’ancien Racingman reste néanmoins l’une des valeurs sûres du rugby argentin et, à n’en pas douter, l’un des meilleurs deuxième ligne de la planète. Reviendra-t-il en France après le Mondial japonais ? Avant que les dirigeants francilien­s ne songent à prolonger le contrat de Donnacha Ryan, il en avait grandement été question. Entre Lavanini et le Racing 92 (le club ciel et blanc avait en 2016 libéré le joueur de sa dernière année de contrat), un gentleman agreement stipule en effet que si retour en Top 14 il y a pour lui, il ne pourra s’effectuer que dans les Hauts-de-Seine.

Rugueux, agressif et dissuasif, Tomas Lavanini n’a jamais cherché à renvoyer une autre image que celle lui collant aux basques depuis ses débuts. « Mon père ne voulait pas entendre parler de rugby, nous contait-il récemment. Il ne comprenait pas les règles et disait que c’était un sport de sauvages… » Alors ? « Je me suis plié à sa volonté et j’ai naturellem­ent commencé par le foot. Le problème, c’est que seuls les sports de combat me convenaien­t. Personne ne voulait jouer au foot avec moi. J’étais très brutal. Je taclais dur et ne faisais jamais de passes… » À ce point ? « Je faisais vraiment n’importe quoi. Les autres me détestaien­t et se mettaient même à plusieurs pour me taper. Mais j’étais déjà beaucoup plus grand qu’eux, alors… »

AVANT PAPÉ, CRUDEN…

En juin 2013, alors que le colosse de l’Hindu Club venait de faire parler la poudre au Mondial des moins de 20 ans, le patron des Chiefs Dave Rennie lui proposa de rejoindre Hamilton pour une pige de quelques mois. Au bout du monde, Tomas Lavanini devint un vrai joueur de rugby mais laissa un souvenir mitigé à ses hôtes néo-zélandais « Les coachs m’aimaient beaucoup, poursuit-il. Ils me trouvaient sérieux, déterminé et passionné. » Jusqu’au jour où le deuxième ligne argentin, croyant bien faire, monta en pointe sur le maître à jouer de l’équipe (Aaron Cruden), le clouant au sol d’un plaquage terrible. « Ce devait être une opposition raisonnée mais je ne l’avais pas compris ainsi. Alors, quand ils ont vu Aaron au sol, ils se sont tous pris la tête entre les mains et ont crié au désastre. » Décontenan­cé, « Tomi la castagne » leur a alors hurlé : « Ben quoi, les gars ? Je n’étais pas hors-jeu, je vous signale ! » Et Dave Rennie, le boss des Chiefs, lui répondit du tac au tac : « Je sais que tu n’étais pas hors-jeu,Tomas ! Mais si tu continues, tu vas casser tous mes joueurs un par un ! »

Newspapers in French

Newspapers from France