Midi Olympique

MAGIE BLEUE

POUR LA PREMIÈRE FOIS DE SON HISTOIRE EN MATCH OFFICIEL, L’ÉQUIPE DE FRANCE A BATTU LA NOUVELLE-ZÉLANDE, CHAMPIONNE DU MONDE EN TITRE+, DANS UN STADE DES ALPES QUI PORTE BONHEUR.

- Par Laurent GENIN

Les Bleues l’ont fait ! Les joueuses françaises ont fait chuter les Black Ferns (30-27), épouvantai­l du rugby féminin mondial. À Toulon, sous la pluie, une faillite dans le jeu au pied, une défense qui avait fini par céder sous les assauts des avants néo-zélandaise­s et un arbitrage de la mêlée pour le moins surprenant avaient été rédhibitoi­res pour l’emporter. Pour ce deuxième test dans la grisaille de Grenoble, le message avait été martelé : conserver au maximum le ballon et ne pas hésiter à lancer le jeu. « Les conditions météo étaient un peu plus favorables pour nous qu’à Toulon. Au niveau de la mobilité, je pense que nous avons une capacité à nous déplacer que les Néo-Zélandaise­s n’ont pas, analysait la manager Annick Hayraud après ce succès historique. Quand on a un terrain comme ça, nous sommes capables de tenir le ballon, faire des passes et de déplacer le jeu ; alors que la semaine dernière, c’était plus difficile... »

LA PLUIE POUR ARROSER LA VICTOIRE

La pluie s’est seulement invitée à la fête une fois le match terminé. « C’était bien pour arroser la victoire. Les filles la méritent au regard de l’intensité de nos séances d’entraîneme­nt… C’est juste génial », glissait encore tout sourire la manager des Bleues. « Il n’y a pas de mots, soufflait la capitaine Gaëlle Hermet, à la pointe du combat. Nous avions vraiment à coeur de faire quelque chose ici. Ce stade nous porte chance (elles y avaient battu l’Angleterre en mars dernier lors du Tournoi des 6 Nations, N.D.L.R.), on apprécie de jouer sur cette pelouse. C’est le feu d’artifice dans nos têtes. » À Grenoble, les Bleues ont su marquer très vite, par Julie Duval (7e), après leur Fanny à Mayol (0-14). « Notre intention était d’être présentes immédiatem­ent, expliquait la centre Carla Neisen. Nous l’avons très bien fait. C’était important parce que, contre des équipes de ce calibre là, s’il y a deux minutes où on ne domine pas, on se met dedans et ça réconforte nos adversaire­s. » Même sous pression, les championne­s du monde savent être agressives, parfois à la limite, et faire preuve de réalisme. Mais même quand elles sont revenues à égalité (24-24, 58e), les Françaises n’ont pas paniqué.

HERMET : « RESTER HUMBLES MAIS AFFAMÉES »

Avec une mêlée une nouvelle fois dominatric­e, de belles initiative­s ballon en main et une défense qui n’a rien lâché en fin de partie, les Tricolores ont réussi l’exploit. « On peut le dire, approuvait Carla Neisen. C’est vraiment top ! J’espère que nos futures adversaire­s vont nous craindre davantage encore. Nous avions terminé troisièmes lors de la Coupe du monde 2017. Nous avons alors encore plus travaillé, réalisé le grand chelem cette année et, petit à petit, on essaie d’élever notre niveau de jeu. Cela s’est remarqué sur ce match. »

« On a engrangé beaucoup de maturité sur ces deux matchs, se félicitait Gaëlle Hermet. On sait maintenant de quoi nous sommes capables. On connaît désormais aussi le jeu des Blacks. Mais on ne va pas s’arrêter là, et continuer à travailler. J’ai dit à mes coéquipièr­es qu’il fallait rester humbles mais affamées. » Fidèles à leur devise.

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Photos Icon Sport Qu’il est loin ce match de 1996 perdu 109 à 0… La France restait sur cinq défaites face aux Néo-Zélandaise­s alors il y avait de bonnes raisons de profiter du succès et de communier avec le public tricolore venu en nombre à Grenoble.

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