Midi Olympique

« L’objectif est d’être championne­s du monde »

PASSÉE À L’OUVERTURE EN COURS DE PARTIE, LA BAYONNAISE IMPRESSION­NANTE D’EFFICACITÉ ET DE TALENT, N’EST PAS RASSASIÉE PAR LE GRAND CHELEM RÉALISÉ CETTE ANNÉE DANS LE TOURNOI ET CE SUCCÈS DE PRESTIGE FACE AUX NÉO-ZÉLANDAISE­S.

- Propos recueillis à Grenoble par L. G.

Comment avez-vous vécu ce deuxième test en deux semaines contre les Black Ferns ?

C’était un gros match. On s’attendait à tomber sur une équipe avec encore beaucoup de coeur et de qualités. Nous avons réussi à mieux gérer nos temps forts et nos temps faibles par rapport au match à Toulon. Nous avions à coeur d’avoir notre revanche. On l’a eue, c’est donc positif.

Quels sentiments procurent cette victoire historique ?

C’est beaucoup d’émotion et de joie de l’avoir emporté. Avoir battu les championne­s du monde, c’est extraordin­aire. Personne ne l’avait encore fait jusqu’à maintenant. C’est exceptionn­el. Mais on va continuer à se préparer pour la prochaine Coupe du monde qui aura lieu chez elles (en 2021, N.D.L.R.). Ça va être autre chose, plus dur encore. Mais en travaillan­t, il y a moyen d’accrocher quelque chose. L’objectif est d’être championne­s du monde.

Le stade des Alpes vous réussit décidément bien après votre succès (18-17) en mars dernier contre l’Angleterre lors du Tournoi des 6 Nations. Vous l’emportez cette fois face à la référence mondiale…

C’est un peu notre Stade de France à nous les filles. Cela nous tient toujours à coeur de réaliser des gros matchs dans ce stade. On a beaucoup de soutien dans la région. C’est génial. J’espère qu’il va nous porter encore chance à l’avenir.

Que ressent-on quand on voit cette ferveur populaire dans ce stade ?

On sait qu’il s’agit d’un public formidable. C’est sûr que cela nous procure beaucoup d’émotions et de souvenirs surtout, quand on entre sur ce stade des Alpes. Nous avions à coeur de remercier le public isérois pour son soutien et de gagner aussi.

Avec la blessure de Maëlle Filopon, une réorganisa­tion s’est opérée sur les lignes arrière. Le fait de basculer à l’ouverture a-t-il changé des choses pour vous ?

Non, j’ai l’habitude de jouer 9 ou 10. Et je prends plaisir aux deux postes.

Votre «huit de devant» a réalisé un gros travail de sape en mêlée fermée. Ce qui a porté ses fruits, notamment, en deuxième mi-temps…

Oui, notre conquête nous fait du bien. De toute façon, un match de rugby passe d’abord par la conquête. En touche, nous avions été un peu moyennes la semaine dernière. Cette fois, nous avons su conserver tous nos ballons (sauf le premier). C’est plus facile pour jouer derrière.

Pensez-vous que le regard sur votre équipe va changer après ce succès face aux championne­s du monde ?

Oui c’est sûr que les équipes vont nous craindre un peu plus mais nous serons prêtes à chaque match pour gagner face aux meilleures et celles qui veulent nous affronter.

Qu’avez-vous ressenti quand vous avez appris que vous étiez dans les cinq nommées, avec Gaëlle Hermet, Jessy Tremoulièr­e, Safi N’Diaye et la Néo-Zélandaise Fa’amausili, pour le titre de meilleure joueuse de l’année ?

J’ai été très surprise. On attend avec impatience la semaine prochaine (la désignatio­n de la lauréate aura lieu ce dimanche à Monaco). Que la meilleure gagne. De toute façon, ce n’est que du bonus pour moi.

Compte tenu du grand chelem réalisé dans le Tournoi et de cette victoire, ce titre mérite-t-il de revenir pour la première fois à une Française ?

Oui, je pense. Ce serait vraiment une récompense pour le rugby féminin français que ce soit une française qui remporte ce titre.

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