QUELLE FRAYEUR !
SÉVÈREMENT MALMENÉS EN PREMIÈRE PÉRIODE, LES ANGLAIS ONT SURNAGÉ GRÂCE À L’APPORT DE LEUR BANC. MAIS LES JAPONAIS ONT IMPRESSIONNÉ TWICKENHAM
Une chose est sûre, les Anglais n’en menaient pas large à la pause. Ils avaient été surclassés par des Japonais décidément très brillants ballon en mains (69 % de possession et 77 % d’occupation). Pas de doute, cette équipe sera prête pour sa Coupe du monde, à l’image de l’essai du centre Nakamura (rush direct entre les poteaux après mêlée) et celui du capitaine Michael Leitch, capable d’éliminer quatre défenseurs en puissance et en finesse après une longue phase. « Je suis très heureux que les Japonais aient voulu répondre à mes déclarations d’avant-match. Je voulais des adversaires au meilleur de leur forme et de leur motivation. J’ai eu exactement ce que j’attendais » a réagi Eddie Jones, qui avait conseillé à ses ex-joueurs nippons de « prier, prier, prier » avant le match. Le sélectionneur anglais s’étaient mis tout seul en danger en proposant une équipe très remaniée par rapport à celle qui a fait trembler les Blacks.
MERCI FARRELL, UNDERHILL ET SINKLER
À la pause, il fit entrer Farrell, Underhill, Moon puis Sinckler quelques minutes plus tard. Et le Japon, battu en puissance, commença à faiblir. En devenant impitoyable dans les rucks, l’Angleterre put redresser la barre avec trois essais. Le débutant Cokanasiga (Bath) a ouvert son compteur, Hartley a converti un ballon porté, et Wilson a marqué sur une phase vraiment construite (passe après contact de Ford). « Merci à ceux qui sont entrés en jeu, ils nous ont donné l’énergie nécessaire », analysa George Ford.Tandis que Maro Itoje narrait : « Les Japonais nous ont fait souffrir sur les points de fixation. Ils étaient vraiment très forts mais en deuxième mi-temps, nous nous sommes mis à gagner les duels. » Le coach des Brave Blossoms, Jamie Joseph, s’est exprimé avec un sourire de satisfaction : « Nous leurs avons peutêtre offerts quelques pénalités faciles, c’est vrai. Mais je suis très fier de mes joueurs, ils ont joué avec l’idée qu’ils peuvent désormais tenir tête aux meilleurs équipes de la planète. Après, c’est vrai que les paroles d’Eddie Jones nous ont motivés. »
Ugo Monye, l’ancien ailier international s’est fendu d’une analyse sans concession sur la BBC TV : « L’Angleterre a encore pêché par son indiscipline. Dix pénalités concédées en première période, c’est beaucoup trop. Ensuite, je pense qu’il n’est pas normal d’espérer s’en remettre à Farrell pour retrouver un leadership en termes de conduite du jeu et d’engagement. Sinckler et Underhill ont aussi beaucoup apporté dans l’intensité quand ils sont entrés. Heureusement… » On retiendra aussi que le vétéran Care (84 capes) avait enrhumé toute la défense japonaise sur une jolie relance. Un essai précoce qui aura beaucoup compté.