CHOC DES MONDES À MARSEILLE
LE TOURNOI DE REPÊCHAGE SE DÉROULE À MARSEILLE DEPUIS LE 11 NOVEMBRE ET JUSQU’AU 23. EN JEU LE DERNIER BILLET POUR LE JAPON. EN BATTANT L’ALLEMAGNE, LE CANADA S’EN EST RAPPROCHÉ.
Àl’ombre du Vélodrome, le stade Delort à Marseille. Avec sa piste d’athlétisme et une histoire comme peut en réserver la cité phocéenne. Cette enceinte de 4 500 places a été inaugurée à l’occasion de l’Euro 2016 et des travaux autour de l’arène de l’OM. Mais problème : Delort n’est homologué ni pour le foot, ni pour le rugby. Des scolaires, des matchs de football américain et un meeting d’athlétisme par an dépoussièrent les lieux. Pour faire simple, il manque plus d’un mètre de pelouse tout autour du terrain pour coller aux normes. À l’occasion du tournoi de repêchage pour le Mondial 2019, des travaux ont donc été entrepris, grâce aux organisateurs, pour rentrer dans les clous.
Car, oui, World Rugby a choisi la France pour délivrer le dernier ticket pour le Japon. La FFR a récupéré le bébé avant d’opter pour le Sud, jetant, dans un premier temps, son dévolu sur Aix-en-Provence. Mais Provence Rugby n’a pas été en mesure de libérer le stade Maurice-David. Marseille s’est alors imposé et le Smuc, principal club de la ville, a monté une équipe de bénévoles pour gérer l’organisation. Posant au passage les jalons pour les matchs de 2023 prévus à Marseille et avant cela, les finales européennes de 2020 et d’éventuels matchs du Tournoi.
CHAMPÊTRE SUR ET EN DEHORS DU TERRAIN
Autour de ce barrage flotte un parfum champêtre. Une sono défaillante, un speaker à côté de ses crampons, l’absence de banc de touche poussant les remplaçants dans les tribunes, à côté des spectateurs… Du « rugby vrai », en total décalage avec l’écran géant retransmettant la rencontre et les caméras des diffuseurs internationaux. Assez raccord, finalement, avec le niveau sur le terrain. Au menu : Hong Kong, le Kenya, l’Allemagne et le Canada. Sans faire offense aux protagonistes, on navigue dans les divisions fédérales, plutôt que dans les sphères de jeu du dernier IrlandeNouvelle-Zélande. Pas de quoi faire frissonner le grand public mais suffisant pour susciter l’intérêt des amateurs locaux de rugby, avec un petit millier de spectateurs lors de Kenya-Hong Kong et une jauge officielle gonflée à 1 800 pour Canada - Allemagne. La colonie hongkonkaise — une trentaine de personnes — a d’abord donné de la voix lors de la victoire face au Kenya (42-17). Avant l’affiche du jour entre le Canada et l’Allemagne. Dans un stade acquis à la cause germanique, le niveau est monté d’un cran en termes d’ambiance sur la pelouse et en dehors, au rythme des « Deutschland ! Deutschland ! » descendant des tribunes. De quoi galvaniser les hommes de la Mannschaft qui ont fait plus que résister face aux Canucks. Mais les Canadiens ont assuré l’essentiel (29-10), ayant désormais un pied et demi au Japon. Il faudra ajouter les derniers orteils vendredi face à Hong Kong en prenant un point ou en ne concédant pas le bonus offensif. Un dernier tour d’honneur dans la cité phocéenne où le rugby cherche toujours sa place.