L’ÉLÉMENT DÉCLENCHEUR ?
PREMIÈRE VICTOIRE À L’EXTÉRIEUR POUR MONTAUBAN. UN POINT D’ANCRAGE ET L’ÉLÉMENT DÉCLENCHEUR D’UNE SÉRIE ET D’UNE AMBITION RETROUVÉE ? L’AVENIR LE DIRA.
Personne, pas plus au sein du club qu’ailleurs, n’a vraiment compris et expliqué le pourquoi des résultats en demi-teinte depuis le début de saison de l’ancien demi-finaliste du Pro D2 la saison dernière et finaliste de l’exercice précédent. Une anomalie, une incongruité alors même que le groupe avait été bonifié par l’arrivée de cinq joueurs. Autant dire que « PP » Lafond rayonnait de bonheur vendredi soir dans le vestiaire de la Rabine à Vannes. « À 14, les garçons ont su renverser des montagnes. Je leur tire mon chapeau. Ils se sont démultipliés et ont montré des valeurs de courage, de combativité, de solidarité, d’entraide et de générosité. La pièce tombe de notre côté. C’est peutêtre la chance qui tourne.»
DANS LA CONTINUITÉ DE NEVERS
Pour l’entraîneur tarn-et-garonnais, « le plus difficile était de stopper cette spirale négative. Nous avons vécu une période difficile. C’est très dur d’inverser une dynamique négative, comme c’est difficile d’entretenir une dynamique positive. Il faut beaucoup travailler, beaucoup se donner. Bravo aux garçons, mais nous ne sommes pas sortis d’affaire. D’autres défis nous attendent. Savourons et reposons-nous. Préparons sereinement la venue de Massy. Il faut bonifier cette victoire contre Vannes ».
Pour Stéphane Munoz, expulsé juste avant la pause, l’équipe « aurait pu sombrer et en prendre 50 à partir de la demi-heure de jeu ». Son expulsion a, quelque part, eu un effet bénéfique, puisque le groupe « s’est accroché et a retrouvé ses valeurs et ses fondamentaux. Au lieu de sombrer, l’équipe s’est ressoudée. Ce qui faisait la force de Montauban la saison dernière, c’était sa défense. Et c’est sur celle-ci que nous avons construit cette courte victoire face à une très solide équipe de Vannes portée par un superbe public ». Le troisième ligne montalbanais ne cachait pas non plus cette part de chance qui a présidé à la construction de ce succès. Le plus bel exemple en a été « l’essai de Jérôme Bosviel peu avant l’heure de jeu. Jusqu’à présent la chance nous boudait. La roue a peut-être tourné. »
Cette force collective avait du reste déjà été sentie lors du déplacement à Nevers. « Nous étions au pied du mur. Il ne nous a pas manqué grand-chose pour tirer le nul voir espérer mieux. » Considérant que l’équipe était dans le vrai, Pierre-Philippe Lafond avait volontairement mis en avant le côté humain, condition sine qua non d’une union sacrée. « S’il n’y a pas ce côté humain dans une équipe, elle n’existe pas et cela ne sert plus à rien. Ce soir nous avons retrouvé nos valeurs et cela soulage tout le monde. Cette victoire nous relance, mais ce n’est qu’une étape. »