UNE HISTOIRE DE CARACTÈRE
MALMENÉ PAR CARCASSONNE DANS UN MATCH SEMÉ D’EMBÛCHES, LE BIARRITZ OLYMPIQUE S’EST ARRACHÉ POUR L’EMPORTER, AVEC SON COEUR.
C’est dans l’adversité, paraît-il, qu’on découvre les vraies valeurs d’un groupe. « Soit on jette l’éponge et on lâche, soit on continue et on se bat » confiait, dans la semaine, le manager Jack Isaac.Visiblement, ses joueurs ont opté pour la seconde option face à Carcassonne. Celle du combat, avec un sentiment de déjà-vu. Il y a trois ans, à l’époque où David Darricarrère avait pris les commandes du sportif, les Rouge et Blanc, au fond du classement, avaient su redresser la barre. Après les défaites contre les promus il y a deux ans et contre vents et marée la saison dernière, l’équipe a toujours su rester soudée. Si les choix tactiques ou techniques ont leur importance dans les périodes de doute, l’aspect psychologique reste probablement le vecteur le plus important pour faire fonctionner un groupe. Pour que celui-ci vive bien, comme le martèlent de nombreux managers. Et Biarritz a un sacré mental ! Ce n’est donc pas étonnant de voir ce BO qui, une nouvelle fois dos au mur, a su réagir. Pourtant, la tâche ne fut pas évidente, loin de là.
QUATRE BLESSÉS, TRÈS TÔT
Passée leur grosse entame, les Basques ont perdu, tour à tour, Vakacegu, Lazzarotto, Akhobadze, Guiry puis Dachary. Cinq blessés sur un match, ça commence à faire. Quand quatre le sont en vingt minutes, sur la première période d’une rencontre comme celle-là, ça complique forcément la tâche. Pourtant, même lorsqu’ils furent menés 16 à 13, les Basques sont restés calmes. « Collectivement, je ne sais pas, mais personnellement, je n’ai jamais douté » assurait Johan Aliouat à la fin de la rencontre. Et c’est groupé qu’Aliouat et « les gros » sont allés chercher un essai libérateur, en force, à suite la d’un ballon porté de vingt mètres.
Les ballons portés, tenez, un autre symbole d’une équipe à fort caractère. Différents signes qui faisaient dire à un Jack Isaac, soulagé : « Il y a quelque chose de très fort qui sort de ce match. J’ai vu, en première mi-temps, une équipe fatiguée. Je pense que c’était dû au match de dimanche (contre Soyaux, N.D.L.R.). À la mi-temps, nous avons parlé aux joueurs. On leur a dit qu’il fallait qu’ils aillent chercher la victoire au fond d’eux. Ils auraient pu craquer mais ils ont résisté. Il y avait beaucoup de courage dans cette partie pour ramener la victoire. Beaucoup de caractère. » Alors, oui, le BO ne maîtrise pas totalement son rugby à l’heure actuelle. Alors, oui, ce groupe a de sérieuses difficultés à l’extérieur. Mais pour l’instant, à la maison, il a du coeur.