Midi Olympique

INSTALLEZ-LES

LES VAINQUEURS DE LILLE DOIVENT DÉSORMAIS S’IMPOSER DANS LA HIÉRARCHIE, À COMMENCER PAR UN GAËL FICKOU ÉTINCELANT.

- Par Jérémy FADAT, envoyé spécial jeremy.fadat@midi-olympique.fr

Comment Brunel et Elissalde ontils pu se passer d’un tel talent ? Gaël Fickou, depuis trois mois, survole le Top 14 avec le Stade français. Et l’on entend encore résonner les paroles de son ancien entraîneur Ugo Mola en février dernier, quand il venait de planter un triplé à Agen : « Quand il est dans de bonnes dispositio­ns, Gaël est le meilleur centre français, de la tête et des épaules. » Voilà qui tombe bien, le néo-Parisien est dans une forme étincelant­e. Alors, sans refaire le procès de Geoffrey Doumayrou, Fickou était incontourn­able. Qui plus est en l’absence de Wesley Fofana, encore blessé. Pourquoi donc at-il commencé sur le banc contre les Boks ? « Jacques Brunel l’a déjà expliqué mais je vais le redire, lâchait Elissalde. C’était une décision stratégiqu­e, en fonction du jeu de notre adversaire mais aussi une continuité avec Geoffrey depuis huit mois. »

TANT PIS POUR LES ABSENTS

Souvent décalé sur l’aile sous l’ère Brunel, c’était l’occasion d’imposer Fickou à son poste naturel. Sa prestation majuscule à Lille, où il fut l’homme du match, plaide en sa faveur. À 24 ans, Fickou a grandi. « Faire trois bons matchs à Paris et deux interviews pour dire que tu as changé ne suffisent pas, prévient Elissalde. Mais il a d’énormes qualités, cette facilité à éliminer des défenseurs et il a répondu à nos attentes. C’est un joueur d’instinct. S’il est bien, cela doit l’encourager à faire des efforts dans l’entraîneme­nt invisible. Ce qui m’a plu sur le deuxième essai, c’est de le voir sortir du franchisse­ment et lever la tête pour livrer une belle passe. » Il mérite ainsi de s’installer. Tant pis pour Fofana, dont la capacité à s’imposer au plus haut niveau n’est pourtant plus à prouver. Mais ses forfaits à répétition l’éloignent des certitudes sur lesquelles l’encadremen­t a besoin de s’appuyer. Car, au beau milieu d’un marasme de plusieurs années, le XV de France s’est offert un coin de ciel bleu samedi. Un phare qui doit éclairer l’avenir. Et les hommes présents en terres lilloises sont les grands gagnants. À onze mois du Mondial, Brunel va forcément établir une hiérarchie, déjà visible sur une épine dorsale (Guirado-Picamoles-SerinLopez-Bastareaud-Médard) autour de laquelle il veut construire. Il convient d’ajouter un garçon comme Arthur Iturria, qui prend une nouvelle dimension en troisième ligne. Mais il paraît que les absents ont toujours tort, et si nombre d’entre eux reviendron­t par le jeu des blessures, les Parra, Lamerat, Leroux, Atonio, Camara, Baille, Dulin, Machenaud ou Baille ont perdu, bien malgré eux, du temps et du crédit.

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