« Ceux qui veulent balancer 2019 me font vomir »

Nous avions rencontré Wesley Fofana mi-octobre, à Clermont. À l’époque, le trois-quarts clermontois était un membre de la liste de Jacques Brunel, un des hommes, même, dont le nom ne faisait pas grand débat dans le staff au moment de le coucher sur la feuille de match. Avant de se blesser et de déclarer forfait.

Il s’était confié longuement sur sa prolongation à Clermont, son rapport à Vern Cotter et Franck Azéma, le licenciement de Guy Novès et l’équipe de France, bien sûr,

dont il prenait la défense. « Cette équipe de France est frustrante, oui. Je sais qu’elle a le potentiel pour faire mal à beaucoup d’équipes, si ce n’est toutes. Nous avons des joueurs fabuleux. Mais ces individualités, trop souvent,

n’entrent pas dans un même collectif ». Puis, de lui-même, Fofana s’était lancé sur le sujet de la Coupe du monde

2019. Saignant. « Je crois à 100 % en cette équipe, pour être championne du monde en 2019. Les résultats ne sont pas toujours là, c’est vrai, mais on a un super groupe. D’ailleurs, au passage : ça me gonfle ce discours ambiant, qui voudrait qu’on abandonne la Coupe du monde 2019 pour se concentrer déjà sur 2023. Ça me donne envie de vomir. Les gens qui disent ça… (il marque une pause) Je ne donnerai pas de nom. Pourtant, j’aurais bien des choses à dire sur eux ! Surtout, ce sont souvent d’anciens joueurs internationaux qui disent cela. Et c’est bien le problème. Au lieu d’analyser calmement les matchs, ils balancent cette connerie à la télé et ça me répugne. […] (Ironique)

On devrait balancer 2019 pour préparer 2023 avec les jeunes, au prétexte que les résultats ne sont pas toujours bons ? Sérieusement ? C’est l’équipe de France, oh ! Ils croient quoi, tous ces mecs ? Qu’on va aller au Japon pour visiter les temples ? On aurait justement besoin qu’ils nous soutiennent. Ils oublient aussi un peu vite que, de leur temps, l’équipe de France n’a pas connu que de grandes victoires… Vraiment, cette idée de balancer 2019 me fait vomir. Quand j’entends ça, je me dis aussi que ma génération devra se méfier quand elle prendra sa retraite. Visiblement, le syndrome d’Alzheimer arrive vite, en fin de carrière ».