Le bilan des Pumas
LES AVANTS : MATERA GRIS FONCÉ
L’Argentine, dont la saison a commencé début janvier, est clairement émoussée. La prestation plutôt terne de ses joueurs majeurs en est d’ailleurs le plus bel exemple. À Lille, Pablo Matera n’a pas eu son rayonnement habituel : moins puissant balle en mains que dans le Rugby Championship, moins pénible dans le jeu au sol qu’à l’accoutumée, le capitaine des Pumas a souffert face à la densité des avants français. Agustin Creevy, d’habitude si prompt à culbuter les défenseurs adverses, a lui aussi marqué le pas dans le Nord, à tel point que son remplaçant Julian Montoya sembla apporter plus de dynamisme au pack argentin à son entrée en jeu. Sorti du terrain en début de deuxième période, Tomas Lavanini a lui aussi manqué de punch quand le repositionnement de Guido Petti sur le flanc de la troisième ligne a cette fois-ci déçu. Pénalisés trois fois en mêlée fermée, les piliers droits Santiago Medrano (22 ans) et Lucio Sordoni (20 ans) ont quant à eux mesuré le chemin qu’il leur restait encore à parcourir pour rivaliser avec un international confirmé comme Jefferson Poirot.
LES ARRIÈRES : SANCHEZ, TOUJOURS DEBOUT
Derrière un paquet d’avants dominé, Nicolas Sanchez n’évolua pas au niveau qui fut le sien durant le dernier Rugby Championship. Il prouva néanmoins, sur deux ou trois fulgurances, que son pouvoir d’accélération et son coup d’oeil étaient quasi uniques sur la scène internationale. De leur côté, le numéro 9 Bertranou et les trois-quarts centre de la Fuente ou Orlando furent plutôt sobres, pour ne pas dire totalement invisibles. En revanche, le triangle d’attaque formé par Bautista Delguy, Ramiro Moyano et Emiliano Boffelli a une nouvelle fois prouvé que d’une simple miette, il pouvait créer de l’or.