Midi Olympique

« On n’a pas vu de jeu... »

NICOLAS SANCHEZ, ATTENDU AU STADE FRANÇAIS LA SEMAINE PROCHAINE, REVIENT SUR UNE RENCONTRE ÂPRE, HÂCHÉE ET FINALEMENT TRÈS DIFFÉRENTE DES STANDARDS DU SUPER RUGBY.

- Propos recueillis à Lille par Marc DUZAN marc.duzan@midi-olympique.fr

Qu’avez-vous pensé de ce match face aux Français ?

Déjà, ce ne fut pas une très belle rencontre. Les Français avaient une pression énorme sur les épaules et cela s’est vu. Il y a eu du combat, les deux équipes se sont rendues coup pour coup pendant quatreving­ts minutes mais, soyons honnêtes, on n’a pas vu de jeu…

Quelles furent les paroles du sélectionn­eur Mario Ledesma, dans les vestiaires ?

Il a trouvé que les Français avaient été plus déterminés que nous et il a raison. À Lille, nous avons raté une somme incroyable de plaquages et cela ne nous ressemble pas. Avant d’affronter l’Écosse à Édimbourg, le week-end prochain, nous avons donc une montagne de choses à corriger…

Quelle était votre stratégie, samedi soir ?

Nous voulions à tout prix éviter les collisions et le jeu au près des regroupeme­nts, là où les avants français, très denses, nous seraient probableme­nt supérieurs. L’idée était donc de mettre du volume, d’enchaîner les temps de jeu pour user nos adveresair­es physiqueme­nt. Mais nous avons commis bien trop de maladresse­s pour pouvoir exécuter ce plan de jeu. Je crois même que nous ne sommes jamais parvenus à enchaîner plus de cinq séquences…

Quoi d’autre ?

Afin d’inverser la pression, nous avions imaginé viser leur second rideau par du jeu au pied haut. Cela a bien fonctionné en début de match. Mais à chaque fois que nous avons récupéré des ballons dans les airs, nous nous sommes heurtés à une solide défense française. C’est là que les Tricolores ont gagné le match. À Lille, ils n’ont laissé que très peu d’espaces.

Qu’avez-vous pensé du XV de France ?

Nos adversaire­s ont été solidaires, déterminés et combatifs. Sur le terrain, on voyait bien qu’ils avaient un poids immense sur les épaules. La pression populaire, et celle de la presse, les a en quelque sorte resserrés autour d’un seul et même objectif : la victoire.

Trouvez-vous les Tricolores meilleurs qu’en 2014, à l’époque de votre dernière tournée en France ?

Oui, clairement. Leur jeu était plus fluide, les Français étaient sur la même longueur d’onde et par moments, ils prenaient même des risques. Ce n’était pas vraiment le cas, en 2014.

Quelle opinion avez-vous de Camille Lopez, votre ancien coéquipier à l’Union BordeauxBè­gles ?

Camille est sans aucune hésitation l’un des très grands ouvreurs européens. Il est créatif, instinctif, alterne bien jeu au pied et jeu à la main. Son profil me plaît beaucoup.

La semaine dernière, vous disiez que l’équipe qui gagnerait à Lille gagnerait aussi le face-à-face prévu l’an prochain au Japon, pour le Mondial. Êtes-vous toujours sûr de vous ?

J’ai dit ça pour que nous nous préparions à jouer à Lille un match de Coupe du monde, pas un match amical. Je ne voulais pas que ce France - Argentine soit aux yeux de mes coéquipier­s un match « normal », voilà tout.

Alors ?

Un an nous sépare encore du Mondial au Japon. Il va encore se passer beaucoup de choses, d’ici là. Le contexte ne sera plus du tout le même. Le perdant aura alors plus de peine…

Les Pumas sont actuelleme­nt en fin de saison. Vous êtes-vous sentis usés, lors de cette tournée dans le Nord ?

Disputer un match de très haut niveau le 17 novembre quand on a débuté la saison le 4 janvier, ce n’est pas évident… Mais nous étions préparés à ce genre de marathon. Nous aurions dû savoir y répondre.

Quand arriverez-vous à Paris ?

Lundi, dans la foulée de notre dernier match en Écosse. Là-bas, je vais devoir trouver un appartemen­t, découvrir un autre club et me familiaris­er avec un nouveau projet de jeu. Mais ce défi est vraiment très excitant.

 ?? Photo Midi Olympique - Patrick Derewiany ?? Derrière des avants dominés, le futur Parisien Nicolas Sanchez n’a pas pu jouer comme il en a l’habitude. On retiendra tout de même quelques fulgurance­s de sa part.
Photo Midi Olympique - Patrick Derewiany Derrière des avants dominés, le futur Parisien Nicolas Sanchez n’a pas pu jouer comme il en a l’habitude. On retiendra tout de même quelques fulgurance­s de sa part.

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