AU FOUR ET AU MOULIN
MEILLEURE JOUEUSE DU CHAMPIONNAT LA SAISON DERNIÈRE, LA BRETONNE, A RÉALISÉ UNE ÉNORME PERFORMANCE, D’ABORD À L’OUVERTURE PUIS AU CENTRE.
Il est toujours difficile, et quelque part injuste, de faire ressortir une joueuse en particulier quand tout un groupe réussit un exploit comme dans le cas de l’équipe de France féminine. Mais il est tout aussi difficile de passer sous silence, ou de ne l’évoquer que brièvement, quand cette joueuse a une part prépondérante dans un succès. À Grenoble, la Rennaise a mis constamment la défense néozélandaise en difficulté par ses attaques de la ligne d’avantage et ses passes chirurgicales pour mettre sur orbite ses partenaires. Formée à Auray, Caroline Drouin a aussi été très active en défense. Hormis une pénaltouche (23e) et deux transformations manquées (28e, 45e), la meilleure joueuse du Top 8 féminin de la saison 2017-2018, récompense qu’elle a obtenue dernièrement, a également assuré dans le jeu au pied (quatre sur six face aux poteaux notamment).
Sous contrat fédéral, membre du XV de France depuis le Tournoi 2017, Caroline Drouin appréhende de mieux en mieux le rôle d’ouvreuse. « Je me sens de plus en plus à l’aise, confiaitelle samedi soir après coup. C’est un poste où il faut énormément d’expérience. En plus, je suis encore assez jeune (22 ans, N.D.L.R.) avec peu de sélections. Toutes les minutes que je peux avoir et qui, je l’espère, seront encore nombreuses, j’en profite. »
LE HANDBALL
AVANT DE REVENIR AU RUGBY
Son repositionnement au centre après la sortie de Maëlle Filopon (28e) ne l’a pas perturbé. « J’ai l’habitude de jouer au centre car c’est mon poste en club, précise-t-elle. Je ne me suis pas pris la tête. Je ne me suis pas dit non plus : « Maëlle est blessée, comment va-t-on faire ? » Nous avons vraiment réussi à nous adapter et à gérer au mieux. »
Vice-championne du monde à VII avec les Bleues en juillet dernier à San Fransisco, la Bretonne avait mis le rugby entre parenthèses à ses 13 ans. « J’ai basculé sur le handball. Je suis revenue au rugby à 18 ans, au Stade rennais. Je n’avais pas perdu grand-chose car les deux sports sont complémentaires : cette façon de tenir un ballon ou le contact, même s’il est moindre au hand. Je me suis retrouvée tout de suite sur un terrain de rugby avec de bonnes sensations. C’est pour ça que ça a été aussi vite pour moi. » Il n’est donc pas étonnant de l’avoir vu tutoyer les sommets dans la capitale des Alpes.