Midi Olympique

L’HEURE DE LA RECONNAISS­ANCE

AUTEUR D’UNE PRESTATION REMARQUÉE, L’AILIER FRANC-COMTOIS SIGNE SA MEILLEURE SAISON SOUS LES COULEURS BRIVISTES. TOUT SAUF UN HASARD, POUR CET ACHARNÉ DE TRAVAIL.

- Par Simon VALZER, envoyé spécial simon.valzer@midi-olympique.fr

On dit toujours que le travail paie. C’est vrai, dans l’absolu. Sauf qu’il arrive parfois que ses bénéfices tardent vraiment à venir. C’est exactement ce qu’il arriva l’année dernière à l’ailier briviste Franck Romanet. Quand il est arrivé en Corrèze, l’ailier venait de passer huit années à Lyon. Le club phare de l’Est, sa région de naissance. Avec le Lou, Romanet avait tout connu : les années fastes avec plus de 20 apparition­s dans l’année et huit essais inscrits, trois montées en Top 14 (2011, 2014, 2016) mais aussi les années galères, comme celles des redescente­s en Pro D2 (2012 et 2015) ou sa dernière saison, où il n’a que peu joué avec le Lou. Il n’en reste pas moins qu’il débarquait avec un CV solide, riche de plus de 130 matchs profession­nels disputés avec Bourgoin-Jallieu et Lyon, les deux clubs qui l’ont révélé.

LAGRANGE : « SON RÉGIME ALIMENTAIR­E ? VOUS IREZ VOIR SUR INTERNET, C’EST HORRIBLE ! »

De quoi espérer un temps de jeu honorable en rejoignant Brive, une formation qui visait le maintien en Top 14. Manqué. Handicapé par une petite blessure en début de saison, celui qui était déjà titulaire en Fédérale 1 à Lons-le-Saulnier alors qu’il avait tout juste 18 ans a manqué le coche. Sans que derrière, on ne lui redonne vraiment sa chance. Au total, le Jurassien n’a disputé qu’une rencontre de Top 14, et cinq de Challenge Cup. Une misère pour cet acharné de travail, que n’explique pas vraiment l’actuel manager briviste Jeremy Davidson : « Je ne suis pas du genre à m’intéresser au passé, mais je reconnais que je ne comprends pas pourquoi Franck a si peu joué l’année dernière. Dès que je l’ai rencontré, j’ai trouvé un joueur hyper-profession­nel, doté de très belles qualités, tant physiques que mentales. Franck est puissant, rapide, solide au contact, et il ne lâche jamais. Cette année, il est devenu un titulaire indiscutab­le. Je vous garantis que je fais jouer la meilleure équipe à chaque fois. » Dimanche, Romanet n’a pas marqué. Mais il fut à l’origine de deux essais inscrits par ses coéquipier­s qui ont profité de ses percées majuscules dans la défense oyonnaxien­ne. De quoi laisser admiratif le deuxième ligne Damien Lagrange, qui a assisté à son évolution. « Il était déjà très porté sur la nutrition, mais cette année il a franchi un cap en suivant un régime que je lui laisse volontiers : le régime cétogène. Vous irez voir sur internet, mais c’est horrible », se marrait le colosse. Et il n’a pas tort.

En clair, le régime cétogène est celui suivit par les Inuits. Il demande à celui qui le suit de supprimer les sucres et les glucides (pain, pâtes, riz), pour les remplacer par des lipides. Le gras devenant alors la principale source d’énergie du cerveau et des muscles : « Il n’a jamais été aussi en forme, un vrai corps d’Apollon, prolonge encore Lagrange, c’est un mec hyper droit, qui ne fait jamais d’écart. Cette rigueur se voit sur le terrain. » D’un naturel ultra modeste, Romanet ne vous dira jamais ce qui suit. Mais on peut vous assurer que si le CAB est leader de Pro D2, c’est un peu grâce à lui.

 ?? Photo Diarmid Courrèges. ?? Franck Romanet a été l’un des principaux artisans de la belle victoire briviste sur Oyonnax. Une renaissanc­e pour ce joueur qui a connu des moments difficiles la saison passée.
Photo Diarmid Courrèges. Franck Romanet a été l’un des principaux artisans de la belle victoire briviste sur Oyonnax. Une renaissanc­e pour ce joueur qui a connu des moments difficiles la saison passée.

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