Non, les Fidjiens ont franchi à de trop nombreuses reprises

Les Bleus ont volé en éclats face aux Fidji. Même s’ils n’ont encaissé que vingt-et-un points et deux essais, la défense tricolore a été très souvent au point de rupture. La faute à un très grand nombre de duels perdus avec notamment vingt-trois plaquages manqués (parmi les quinze titulaires, seul Louis Picamoles a réussi un sans-faute sur dix plaquages réalisés). Résultat, les Fidjiens ont réussi à franchir neuf fois le premier rideau français, se procurant un nombre d’occasions assez incroyables car l’arbitre leur a aussi refusé deux essais, tout d’abord pour un hors-jeu de Semi Radradra, puis pour un plaquage à retardement sur Yoann Huget. Sans oublier le coup de filou du demi de mêlée Frank Lomani, filant dans l’en-but français sur une pénalité jouée rapidement mais un peu trop au goût de l’arbitre. L’assise défensive avait pourtant été le premier chantier du nouveau staff lors du dernier Tournoi des 6 Nations. Les Bleus étaient parvenus à trouver des certitudes et un état d’esprit dans ce secteur qui était censé servir de fondations au projet de jeu tricolore. Après les 127 points encaissés en trois rencontres face aux All Blacks, on pouvait penser que les Français avaient retrouvé leur solidité puisque les Sud-Africains n’avaient franchi leur défense que trois fois et l’Argentine avait fait à peine mieux une semaine plus tard (5). Les Bleus étaient-ils émoussés physiquement pour ce dernier test ? L’argument ne tient pas pour Louis Picamoles : « Ce n’est pas le physique qui nous a fait défaut, mais l’état d’esprit. Ce samedi, nous n’en avons pas eu. On demande de la continuité et de la confiance. On nous en donne et on ne répond pas présent derrière. Nous n’avons aucune excuse et surtout pas celle de la fatigue physique. » Et sans un état d’esprit irréprochable, difficile de maintenir un système défensif cohérent.