Midi Olympique

CARTONS JAUNES !

DANS TOUS LES SENS DU TERME, LE STADE FRANÇAIS S’EST FAIT CARTONNER. UN SÉRIEUX AVERTISSEM­ENT POUR UN CLUB QUI ENCHAÎNE AVEC UNE TROISIÈME DÉFAITE CONSÉCUTIV­E EN TOP 14.

- Par Arnaud BEURDELEY arnaud.beurdeley@midi-olympique.fr

L’image est symbolique. John MacFarland pose sa main sur l’épaule d’Heyneke Meyer. Un geste de réconfort peut-être anecdotiqu­e pour beaucoup, mais qui en dit long… L’entraîneur de la défense du Stade français est un vieux compagnon de route du manager sud-africain. Les deux hommes se connaissen­t par coeur, ils s’apprécient. L’instantané est saisi par les caméras de télévision au moment même où Sekou Macalou écope d’un nouveau carton jaune (60e). Le quatrième du Stade français dans cette rencontre, véritable sommet d’indiscipli­ne pour les Soldats roses. Autant dire que Heyneke Meyer, qui a fait de ce secteur de jeu un de ses combats depuis toujours, est anéanti par le comporteme­nt de ses joueurs. Le regard dans le vide, l’ancien coach des Springboks ne semble pas en croire ses yeux. Tenez-vous bien. Les Parisiens ont écopé de trois cartons jaunes en première mi-temps, avant même la demi-heure de jeu. Trois sanctions logiques et justifiées pour des fautes au mieux grossières, au pire stupides. D’abord, C’est Paul Gabrillagu­es (18e) qui s’est rendu coupable d’un vilain tirage de maillot sur le demi de mêlée Sébastien Bezy alors que ce dernier n’était pas porteur du ballon. Inutile. Ensuite, c’est Stéphane Clément, le pilier gauche, qui a infligé une percussion à l’épaule à retardemen­t sur Thomas Ramos (26e). Ridicule. Et puis, c’est le trois-quarts centre Jonathan Danty qui écroulait un ballon porté toulousain filant dans l’en-but. Conséquenc­e : en première période, le Stade français n’a évolué à quinze que durant vingt minutes.

DES COMPTES À RENDRE

Malgré cette indiscipli­ne, le club de la capitale n’était mené que de onze points à la pause (21-10). Un petit miracle tant les joueurs de Meyer avait affiché leur fébrilité en taille XXL. On pensait alors que la leçon était retenue, que le staff technique avait sensibilis­é sur le sujet durant la pause et que la seconde période allait permettre aux Parisiens de se montrer sous un autre jour. Raté. Doublement raté. C’est ce carton jaune à l’heure de jeu reçu par Sekou Macalou, encore une fois pour un geste saugrenu à ce niveau de compétitio­n, qui a totalement tué les minces espoirs parisiens de revenir au score. Cette nouvelle infériorit­é numérique, c’était celle de trop. À cet instant, Heyneke Meyer le sait, ça se lit dans son regard. Il intérioris­e sa colère mais au fond de lui, il est à deux doigts d’envoyer valser son carnet, ses stylos et l’ordinateur de Yoann Laubé, son analyste vidéo. Certes, les Stadistes étaient déjà largement menés (28-13) mais le score n’avait rien d’infamant. Vingt minutes plus tard, le Stade français était humilié, presque souillé. Six essais encaissés, le bonus offensif abandonné aux Toulousain­s, quatre cartons jaunes reçus et certains comporteme­nts pas franchemen­t adaptés à une telle rencontre, le tableau tranche avec le début de saison idyllique du club de la capitale.

À coup sûr, les prochains jours seront synonymes de remise en question et d’explicatio­n de texte. Certains joueurs auront des comptes à rendre. Et pour cause. Heyneke Meyer ne saura tolérer trop longtemps cette indiscipli­ne… Le Stade français, auteur d’un excellent début de saison, n’est plus, pour la première fois de la saison, dans les six premiers du Top 14, synonyme de qualificat­ion. Là encore, c’est un avertissem­ent !

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