Midi Olympique

COUPABLE SUFFISANCE

DEUXIÈME DÉFAITE À DOMICILE POUR LE CHAMPION DE FRANCE, QUI A ENCORE PERDU APRÈS UNE VICTOIRE À L’EXTÉRIEUR.

- Par Nicolas AUGOT nicolas.augot@midi-olympique.fr

Un Castrais averti n’en vaut pas deux. Après leur victoire à Toulouse, les champions de France s’étaient inclinés à domicile face au Stade français. Bis repetita après leur succès à Perpignan et un deuxième revers à Pierre-Fabre. Cette fois face à Agen, une équipe à la bataille pour le maintien.

L’heure est pourtant à la lutte des classes, à la rébellion des sansdents, mais les Castrais ont fait la sourde oreille, trop bien lotis depuis leur titre, faisant preuve de suffisance et évitant de prendre au sérieux une menace qui n’avait rien de fantôme. Le manager Christophe Urios, bien qu’agacé par un manque de maîtrise en toute fin de match alors que la victoire était à portée de dégagement, n’était finalement pas surpris : « Ce n’est pas facile de jouer Perpignan puis Agen, ne serait-ce que dans les têtes. Nous avions la possibilit­é d’engager une série, puisque l’on reçoit après Bordeaux mais nous n’en sommes pas capables. L’année dernière, c’était pareil au mois de mars. À chaque fois que l’on a la possibilit­é de faire une série, d’engranger des points, de se retrouver scotché en haut du classement, il nous arrive une co… On n’est pas à la hauteur. On n’a pas réussi à se mobiliser alors que l’on connaissai­t cette équipe et le contexte du match. Notre début de semaine était plutôt bon mais, jeudi il a fallu que je me mette en colère. Les avants notamment étaient suffisants à l’entraîneme­nt. »

TULOU : « ON N’A PAS RESPECTÉ L’ADVERSAIRE »

Pas très concernés et certaineme­nt sûrs de leurs forces, les Castrais ont joué à l’envers, attaquant en vain depuis leur camp, se montrant incapables de resserrer des Agenais bien présents sur la largeur. Ils étaient finalement battus dans tous les secteurs : l’envie, l’organisati­on, la stratégie, le jeu au pied et la discipline. Et les avants qui avaient agacé Christophe Urios le jeudi n’ont pas réagi. Alex Tulou était le premier à le reconnaîtr­e, concédant une autocritiq­ue sans appel : « On a fait une mauvaise entame lors des deux mi-temps. On n’a pas respecté l’adversaire. On était absent. Je ne dis pas que nous avons pris la grosse tête mais il faut tout donner, que l’adversaire soit quatorzièm­e, treizième ou premier au classement. On s’est trompé. On n’était pas présent dans le combat, surtout les avants. On ne se déplaçait pas assez vite. »

Les leçons du passé n’ont pas été retenues. Les Castrais n’arrivent pas à maintenir leur niveau de performanc­e après un succès à l’extérieur, faisant preuve d’une décompress­ion coupable. La perspectiv­e de la double confrontat­ion face à la province irlandaise du Munster n’a pas dû aider les troupes à se mobiliser mais cette démobilisa­tion apparaît néanmoins inquiétant­e. « On n’apprend pas de nos erreurs, constatait le demi de mêlée Ludovic Radosavlje­vic, Il faut arrêter de penser que tout va tomber tout seul parce que l’on joue chez nous, ou parce que nous sommes les anciens champions. Même si nous étions en tête au tableau d’affichage, nous n’avons jamais eu le match en main. Nous ne sommes jamais parvenus à jouer dans l’avancée et nous étions toujours sous pression. » Après une rapide analyse de la prestation de Castres, le constat était finalement sans appel : la victoire d’Agen n’avait rien d’un hold-up.

Newspapers in French

Newspapers from France